mercredi 23 décembre 2009

Nos liens (4) - Noël et Nouvel An / Our Ties (4) - Christmas and New Years Eve

(English version below)

Je suis dans le bus de retour du bureau. Dans la rue les banderoles lumineuses scintillent et les magasins sont remplis d’étoiles, de lumières et de guirlandes. Il y en a moins cette année peut-être, par mauvaise conscience écologique. Mais difficile d’ignorer que dans deux jours c’est Noël.

Les fêtes de fin d’année sont un puissant révélateur de nos liens. Tout au long de l’année on a pu l’ignorer, vivre sa vie dans son petit univers local, tourner autour de sa propre bulle, mais là, impossible d’y couper. Là se retrouvent nos deux sources de liens fondamentales, qui ont donné un titre à deux chansons du CD : Famille, et Amis. Noël et Nouvel An.

S’il y a une fête qui concentre chaque année toutes les joies et toutes les craintes à la fois, c’est bien le Noël en famille. La famille telle qu’elle est, celle qu’on n’a pas choisi, celle qu’on chérit et qu’on fuit, celle qui chante et qui grince, celle qui parle fort et qui se tait. Et qui arrive à être tout ça en même temps. A Noël on se rappelle d’où l'on vient et l'on regarde ce qu’on est devenu. On interroge nos liens avec ceux qui sont partis, et on invente les liens avec ceux qui viennent d’arriver. Telle grand-mère s’est endormie pour le grand sommeil, et trois bébés se sont invités dans le même temps. Tels cousins sont en Amérique du Sud, on ne les verra pas cette année. Et ça fera plaisir de voir ces autres cousins que l'on n’a pas vu depuis longtemps. Ou alors cette année sera intime, il ne reste plus grand-monde...bref, il y a tous nos liens génétiques et historiques dans Noël.

D’ailleurs, Noël ne fête-t-il pas la naissance d’un lien entre Dieu et nous ? Celui qui a été surnommé Emmanuel (Dieu avec nous) est venu nous rappeler l’importance des liens (tu aimeras...) et aussi nous dire que le lien avec le ciel n'était pas coupé, que Dieu se soucie de nous…

Puis vient Nouvel-An, qui nous parle de nos liens aux autres. A partir d’un certain âge on le fête avec les amis. Chaque année se répète l’angoisse de savoir où l’on sera, et surtout, avec qui. Là se fait comme un résumé de nos liens avec les autres. Qui est proche de moi ? De qui suis-je proche ? Où en sont mes liens ? Serais-je invité ? Qui inviterai-je ? On retrouve ces amis qui ont changé, avec qui on réinvente le lien. Et puis on pense à ceux qui ne sont pas là et qui nous manquent. On les fait vivre au fond de nous, et l’on espère que l’on vit au fond du leur. Pourquoi envoie-t-on des cartes de vœux, sinon pour que nos liens ne s’effacent pas ?

Ces fêtes prennent donc une photo de nos liens, une carte de nos ficelles. Et quelque part, toutes ces histoires rassemblées, ces souvenirs et ces partages sont comme ces traits que les enfants relient entre des points numérotés sur une feuille de papier, et qui font apparaître une image. Sur cette feuille, dessinée par nos liens, apparaît quelque chose qui ressemble à notre visage.

Oui, il y a bien de notre identité dans ce dessin. Ces fêtes sont pour moi l’occasion de rassembler tous ces liens au fond de moi, que ce soit de personnes présentes ou pas, et d’en repartir plus moi-même pour continuer à inventer qui je serai demain, et qui nous serons.

Alors par le lien de ce blog, je vous souhaite de très bonnes fêtes. Que Dieu vous remplisse de lien.



I am in the bus going back from the office. In the street I can see many flashing banners; stores are filled with starts, lights and garlands. There seem to be fewer lights this year, maybe because of ecological considerations. But it is difficult to ignore the fact that in two days it is Christmas day!

End of year festivities are a powerful telling of our ties. For the whole year we could ignore this, living our lives in our small local universe, in our personal bubbles, but comes this time of the year when we can’t escape. There lie two sources of our fundamental ties, each of them being a title of a song of the CD: Famille (Familiy), and Amis (Friends). Christmas and New Year’s Eve.

If there is a time of the year when both joy and fears collide, Christmas with the family is this time. It is just the way it is, this family we did not chose, this family we both cherish and avoid, this family that sings and grinds, speaking loud and saying nothing. Family manages to be all of that at the same time. Christmas reminds us of where we come from and what we have become. We question our ties with those who left, and we invent our ties with those who just arrived. This grandma died this year, and three babies invited themselves. These cousins left for South America, we will not see them this year. But it will be great to see the other cousins we did not see for long. Or this year will be quite intimate, because there are not a lot of people anymore. In short, there are all our biological and historical ties in Christmas.

By the way, isn’t Christmas celebrating the birth of a tie between God and us? The one who was called Emmanuel (God with us) came to remind us of the importance of ties (you shall love…) and told us that we were not alone in the universe because God cares about us…

A week later comes New Year’s Eve, telling us about our ties with others. Starting from a certain age, we celebrate it with friends. Every year, everyone wonders where he or she will be, and most important, with who. A summary of our ties with others is revealed. Who is close to me? Who am I close to? What is the shape of my relationships? Will I be invited? Who will I invite? We meet with friends who changed, with whom we reinvent our ties. We think of these people who are not there and we miss them. They live in us and we hope we live in them. Why do we send Season’s greeting cards, unless we want our ties not to disappear but to be strengthened?

So this festive season takes a photograph of our ties; it draws a map of our bonds. Somehow, all these stories and memories and fellowship are like these lines that children draw between numbered dots on a sheet of paper. A picture appears. And this drawing, made of all our ties, has something that looks like our face.

Yes, it’s me on this picture. These festivities are the occasion for me to gather all these ties inside of me, whether it concerns people who are there or not. Full of all these ties, I can see a better picture of myself and start inventing who I will be tomorrow, and who we will be.

So I tak the opportunity of the connection of this blog to wish you a wonderful and meaningful time of festivities. Let God fill you with ties, bonds, links, whatever you want to call them!


vendredi 18 décembre 2009

Nos liens (3) – avec soi-même // Our ties (3) – with oneself


(English version)

Ca y est, tout est réinstallé sur mon ordi, c’est comme neuf ! J’ai pu recommencer le travail de montage. Dehors tout est blanc, la neige est tombée cette nuit. J’ai un peu de temps ce matin, je vais donc continuer la réflexion sur le thème du CD.

Un jour que j’étais plutôt perdu, j’ai demandé à un ami : « C’est quoi le sens de la vie ? ». Il m’a répondu : « c’est apprendre à aimer et à être aimé ». J’ai toujours gardé sa réponse au fond du cœur. Jésus ne dit pas autre chose : comme on l’a vu, le sens de la vie consiste à être en lien : avec Dieu, avec l’autre, et avec soi-même. Voici donc quelques réflexions sur ces trois dimensions, en commençant par la relation avec soi-même.

Nous naissons en lien avec notre famille, mais pour grandir nous devons apprendre à être en lien avec nous-mêmes. Pour devenir adulte, « l’homme quittera son père et sa mère ». Et seulement ensuite, « il s’attachera ». C’est comme s’il fallait d’abord apprendre à être en lien avec Dieu et avec soi-même pour apprendre à l’être avec l’autre. Sinon on sera tenté d’utiliser l’autre pour combler le vide ou remplacer nos parents. Aimer quelqu’un veut dire qu’on le laisse libre, et quand on utilise quelqu’un, on ne le respecte plus. Donc il faut apprendre à être un bon compagnon pour soi-même.. Et dans ce domaine-là, j’ai un modèle. Il s’appelle…Lucky Luke. Si, si. Voilà la chanson qu’il chante à chaque fois qu’il se dirige vers le soleil couchant sur son fidèle Jolly Jumper :

I'm a poor lonesome cowboy
I'm a long long way from home

Je suis un pauvre cowboy solitaire
Je suis très loin de chez moi

Si Lucky Luke a quitté sa famille, apparemment il sait être un bon parent pour lui-même. Il n’attends pas des autres qu’ils répondent à ses besoins, parce qu’il y répond lui-même. Il est autonome. Mais il n’a pas oublié son « chez lui » puisqu’il en parle dans sa chanson. Il a quitté, mais il n’a pas coupé. Il sait d’où il vient, son histoire et sa famille sont en lui, et c’est bien comme ça. Il est en paix avec ses racines, avec ce que ça représente de bon et de moins bon.

There are guys who just figure
Have a problem with a gun

And a finger on a trigger

Can be dangerous, hurt someone


Il y a des gars qui pensent
Tout résoudre avec un pistolet
Et un doigt sur la gachette

Peut-être dangereux et blesser quelqu’un

Lucky Luke sait qu’il y a des choses qui peuvent blesser. Lucky Luke a appris à poser des limites. Quand d’autres ont transgressé notre espace, on a peur que cela se reproduise. Résultat, on se crée une distance défensive qui empêche quiconque de s’approcher de nous. En tous cas de près. Mais Lucky Luke a fait le point, il a compris que certaines choses qu’il a subites n’étaient pas justes, et qu’on doit respecter ses limites, comme pour n’importe qui d’autre. Il est donc en sécurité, et peut faire face aux choses autrement qu’en fuyant ou en sortant son pistolet:

But problems solve much better
By keeping calm and true


Les problèmes se résolvent bien mieux

En restant calme et vrai

Lucky Luke a appris à être vrai avec lui-même, à accueillir sans jugement tout ce qu’il ressent. Il est en lien avec lui-même. Ainsi il n’a pas le sentiment de laisser de côté une partie de lui-même. Il peut faire des choix en sachant que c’est bien lui qui les fait et non des peurs, des sentiments d’obligation ou de colère. Donc il est libre de se lier, et c’est ce qu’il fait : il n’hésite pas à s’engager pour des gens aussi longtemps qu’ils subissent une injustice.

I'm a poor lonesome cowboy
But it doesn't bother me

'Cause this poor lonesome cowboy

Prefers a horse for company

Got nothing against women
But I wave them all goodbye
My horse and me keep riding
We don't like being tied

Je suis un pauvre Cowboy solitaire
Mais ça ne me dérange pas
Parce que ce pauvre cowboy solitaire
Préfère un cheval comme compagnie
J'ai rien contre les femmes
Mais je leur dit au-revoir
Mon cheval et moi on avance
On n'aime pas être liés

Lucky Luke sait donc être seul. Mais en fait, il n’est pas si solitaire que ça : il a son ami Jolly Jumper. C’est tout le paradoxe : le simple fait de dire « On n’aime pas être liés » veut dire qu’en fait il s’est lié, mais il a librement choisi à qui.

Bref, je crois qu’il est important d’apprendre à devenir un bon compagnon pour soi-même pour le devenir pour d’autres.

Et vous ? Qu’est-ce qu’être « en relation avec soi-même » pour vous ? Et que veut dire « quitter père et mère » ?

Prochain épisode : se lier à l’autre.

There it is, my computer is like new, everything has been reinstalled. I could resume the work of editing. Everything is white outside, snow covered the land last night. I have a bit of time this morning, let’s go on with the theme of the CD.

One day I was quite lost in my life, and I asked a friend: “what’s the purpose of life?” He answered: “It is to learn to love and to be loved.”. I always kept his answer deep in my heart. Jesus says exactly the same thing. Like we already read, for him the purpose of life lies in being tied with God, with others, and with oneself. Here are a few thoughts about these three dimensions, beginning with being in relationship with oneself.

We were born in relationship with a family, but in order to grow up we have to learn to establish ties with ourselves. To become an adult, “man will leave his father and mother”. And only after that he “will be united to” his wife. It is as if we needed to learn how to establish ties with ourselves before being able to do it with others. Otherwise we will be tempted to use the other person to fill our emptiness or to replace our parents. However, loving someone means this person remains free, and when we use people we don’t respect them anymore. So we have to learn how to become good companions for ourselves. I have a model for that: he is called Lucky Luke. No Kidding. Here is the song he always sings when he’s going towards the sun on his faithful Jolly Jumper:

I'm a poor lonesome cowboy
I'm a long long way from home


If Lucky Luke left his family, he knows how to be a good parent for himself. He does not expect others to meet his needs, because he takes care of them by himself. He is autonomous. But he has not forgotten his home, he sings about it. He left, but he did not cut the ties. He knows where he comes from, his story and his family are in him, and it is a good thing. He is in peace with his roots, with whatever the good and the bad it represents.

There are guys who just figure
Have a problem with a gun
And a finger on a trigger

Can be dangerous, hurt someone


Lucky Luke knows some things can hurt. He learned to set boundaries. When other people transgressed our inner space, we fear it might happen again. As a result, we create a safety distance preventing everyone to get too close to us. But Lucky Luke thought about it, and he understood that some things done to him were not normal and unfair, and that other people should respect his boundaries like anybody else. So he is secure, and he can face things differently. He does not run away or defend himself with his gun:
But problems solve much better By keeping calm and true

Lucky Luke learned to be true with himself, welcoming everything in him without judgement. He is in true relationship with himself. Therefore he does not neglect a part of himself. He can make choices knowing it is him who chooses and not his fears, or his feelings of obligation or of anger. So he is free to establish ties, and he does: he knows how to commit himself for people as long as there is injustice.

I'm a poor lonesome cowboy
But it doesn't bother me
'Cause this poor lonesome cowboy
Prefers a horse for company

Got nothing against women
But I wave them all goodbye

My horse and me keep riding
We don't like being tied


Lucky Luke knows how to be alone, but in fact is not so lonely: he has got his friend Jolly Jumper. It is a paradox in deed to say: we don’t like being tied. If he says we, it means he is already tied, but he feely chose to whom.

In short, I think it is important to become a good companion for oneself if we want to become good companions for others. God plays a major role in this development, but we will come back to that in the third part.

What about you? What do you think “being in relationship with oneself” means? What does “Leaving father and mother” means?

In the next episode: to tie oneself to others.

vendredi 11 décembre 2009

Nos liens (2) - Le dilemme // Our Ties (2) – The dilemma

(English version below)

Mon ordinateur travaille tout seul, je suis en train de tout réinstaller suite au virus. Ca prend du temps. Pendant qu’il travaille, je vais continuer la réflexion sur le thème du CD : Nos liens…

Comme je le disais dans mon post précédent, les liens nous attirent autant qu’ils nous font peur. Dans les commentaires, Chantenille et Anonyme ont parlé de dilemme. Qu’est-ce qui se joue là ? C’est donc comme si les liens nous mettaient devant des choix impossibles :

Rester ou grandir, être enfant éternellement ou couper les liens

Dès notre conception nous sommes en lien. Nous existons parce qu’un homme et une femme se sont attachés l’un à l’autre. Et dès la naissance nous prenons conscience que les liens peuvent être menacés. L’enfant est séparé de sa mère à l’accouchement, il doit sortir pour devenir lui-même. Donc dès le début nous sommes face à un dilemme, qui se reproduira quand le jeune quittera la maison familiale : pour devenir nous-mêmes nous devons nous séparer, nous distinguer, mais alors que deviennent les liens ? Et si nous voulons garder les liens, pouvons-nous devenir nous-mêmes ?

Aimer ou être libre, être seul ou emprisonné

Sans les liens nous mourons de solitude, et pourtant avec eux nous craignons de mourir étouffés. Nous recherchons désespérément des liens pour échapper à la solitude, mais dès que des liens commencent à être forts, ils se transforment en monstres menaçants. Soit je suis libre, mais j’accepte de vivre sans lien, sans amour, ou alors j’accepte d’être lié mais je renonce à ma liberté. Suis-je libre si quelqu’un d’autre peut faire des choix qui auront un impact sur ma vie ? Vais-je disparaître si j’aime si fort cette personne ? Dois-je choisir entre la solitude et la prison ? Un lien qui devient trop important, c’est le risque d’être dépendants, vulnérable, sans défense. En fait, derrière il y a souvent la peur d’être abandonné. Ca ferait trop mal d’être trahi. Il faut vite s’en protéger, mettre des distances, voire couper les liens. Ou alors renoncer à sa liberté…en fait, cela reviendrait à renoncer à vivre.

Prendre soin de soi ou prendre soin des autres, se sacrifier ou sacrifier les autres

Alors comment être en lien ? Si l’on ne pense pas être assez bien pour que quelqu’un s’intéresse à nous, alors il faudra se déguiser pour devenir intéressant. On va essayer de deviner d’avance ce que l’autre désire, et le faire, là peut-être qu’on sera dignes d’être en liens. Je me souviens que lorsqu’on me demandait : « Et toi, qu’est-ce que tu as envie de faire ? », j’étais incapable de répondre. J’avais tellement pris l’habitude de faire ce que les autres attendaient de moi que je n’arrivais même pas à savoir ce que j’aimais ou pas, ou ce que je désirais réellement. Je pensais que si je voulais des amis, je devais me sacrifier, parce que si j’essayais d’exister, je devais sacrifier l’autre et je me retrouverais forcément tout seul.

Que faire devant tant de choix impossibles ? Si ce que j’ai partagé dans le CD est si fort pour moi, c’est que je crois aujourd’hui que ces dilemmes ne sont pas une fatalité. Il existe d’autres voies, qui ouvrent des perspectives extraordinaires.

Lorsqu’on a demandé à Jésus qu’est-ce qu’il considérait comme le plus important dans la vie, il a répondu : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée (…). Et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Trois dimensions donc à explorer dans les liens : Dieu, l’autre, soi…

A suivre…

My computer is currently working on its own, I am re-installing all my programs because of a virus. It takes time, so while it’s doing its job, I’ll keep on writing about the theme of the CD : our bonds…

Like I said in my previous post, bonds are both attractive and scary. What’s going on there? It is as if we had to choose between impossible directions:

To Stay or to Grow, to Be an Eternal Child or to Cut Ties

There are bonds in our lives right from the moment we were conceived. We exist because a man and a woman had a special bond together. And right from birth we discover that bonds can be threatened. The child is separated from her mother when he comes out, he has no choice, he has to be born if he is to become himself. So right from the beginning we face a dilemma, which is going to happen again when the grown up child leaves the family home: to become ourselves we must leave, separate ourselves and become distinct from our family, but then what happens to these bonds? And if we want to keep these bonds, can we become ourselves?

To Love or to Be Free, To Be Lonely or to Be Imprisoned

Without bonds we die in our loneliness, but within them we fear we will be strangled to death. We desperately look for bonds to get away from loneliness, but as soon as bonds start to become too strong, they turn into menacing monsters. Either I am free, and I have to accept to live without bonds, without love, or I accept to be tied but I have to give up freedom. Am I free if someone else is able to make choices that will impact my life? Will I disappear if I love this person so much? Do I have to choose between loneliness and a prison? A bond that becomes too important represents the risk of becoming dependant, vulnerable, defenceless. In fact, behind this lies the fear of being abandoned. It would hurt too much to be betrayed. We have to protect ourselves, build a safety distance, even cutting ties if necessary. Otherwise we have to renounce freedom…in fact, it would mean giving up life itself.

To Take Care of Oneself or To Take Care of Others, To Sacrifice Oneself or to Sacrifice Others

So how can we attach ourselves to each other? If one thinks he or she is not good enough to be interesting at all, one will have to disguise him or herself. We try to guess what the others desire in order to fulfil their demands, and maybe we will be worth their friendship. I remember that when I was asked: “what about you, what do you feel like doing?”, I could basically answer nothing. I had such a habit to do what other people desired that I did not even know what I personally liked or not, what I really desired. I thought that if I wanted friends, I had to sacrifice myself, because if I tried to exist, I would have to sacrifice others and I would necessarily end up alone.

What can we do with such ugly options? What I shared in this CD is very exciting to me, because I now believe that these dilemmas are not the only existing ways. There are other possible paths allowing good and meaningful relationships.

When Jesus was asked what he considered to the most important thing in life, he answered : “Love the Lord your God with all your heart and with all your soul and with all your mind. (…) And Love your neighbor as yourself.”

So three dimensions seem important to explore about our bonds: God, our neighbour, and ourselves…

To be continued…

lundi 7 décembre 2009

Nos liens (1) // Our Ties (1) - Introduction



(English version below)

Tout d’abord merci à tous ceux qui ont participé à mon petit sondage sur les concerts, c’était très intéressant. Je pourrais résumer les différents avis dans la jolie formule de Lexy : le concert est un « chœur à cœur ». Il semble que ce qu’on aime, dans un concert, c’est la force de la relation (avec l’artiste, avec les autres…) et de l’expérience commune qu’on vit ensemble à travers la musique.

Côté news, ça y est, j’ai livré la troisième chanson pour le mixage ! Maintenant que la majorité des enregistrements sont terminés, je peux travailler sur une chanson à la fois jusqu’à ce qu’elle soit finie. Mais l’hiver approche, les virus infectent joyeusement tout le monde, y compris mon ordinateur. Résultat, je vais devoir tout réinstaller, ça va prendre un peu de temps. Donc pour l’instant je ne peux plus travailler sur le CD.

En attendant, j’ouvre une petite série de réflexions sur le thème du CD. Après avoir longtemps cherché, j’ai finalement décidé que l’album s’appellerait: « Nos Liens ».

Comme je l’avais déjà indiqué précédemment, l’orientation générale du CD est partie de réflexions sur la solitude. Même si aujourd’hui nous sommes connectés les uns aux autres de toutes les manières imaginables (téléphone portable, sms, chat, Facebook, etc.), force est de constater que ça n’empêche pas de se sentir seul. C’est ce que peut ressentir l’étudiant dans sa piaule de 7m² dans une ville inconnue, ou l’enfant qui pense que c’est de sa faute si ses parents divorcent. C’est l’homme cherchant une âme sœur sur meetic.com ou la femme âgée seule avec sa télé. C’est bizarre, mais c’est dans les villes que j’ai l’impression de trouver le plus de solitude. Quand je rentre de Genève tard le soir, j’ai l’impression qu’on peut être tant de gens à vivre les uns à côté des autres tout en se sentant très seuls. C’est tout le sens de cette belle bande annonce du film « Collision ». A bientôt 7 milliards d’être humains sur terre, il devrait y avoir moyen de s’arranger, non ? Et pourtant…

Derrière la solitude, il y a la question de nos liens, de ce qui nous rattache les uns aux autres. C’est donc cela que j’ai essayé d’explorer en chansons.

Ces dernières années, les relations sont quelque chose sur lequel j’ai beaucoup réfléchi. Lorsque Christophe Maë chante « faut pas qu’on s’attache, et qu’on s’emprisonne », il reflète bien le questionnement que nous avons face aux liens. Les liens nous attirent autant qu’ils nous font peur. Avec une corde, on peut être attaché comme un prisonnier ou retenu de tomber dans le vide après une glissade sur une paroi. La même corde semble pouvoir nous emprisonner ou nous libérer.

Dans les quelques posts à venir, je vais donc partager quelques réflexions sur « Nos Liens », n’hésitez pas à réagir dans les commentaires et lancer une discussion…!

A bientôt !


First I’d like to thank those who participated in my little survey on concerts, it was very interesting. I could sum up most of what was said by the words “bonds, relationships”. It seems that what we like in a concert is the relationship that is created with the artist and with one another, which the common experience of music creates.

I finally managed to deliver the third song to the sound engineer. Now that most recordings are done, I can work on one song at a time until it is finished. But winter is near, and viruses joyfully infect everyone, including my computer. As a result I’ll have to reinstall everything, it will take a bit of time. So for the moment I can’t work on the CD anymore.

In the meantime, I open a series of articles on the theme of the CD. After a (very) long period of reflection, I finally decided that the album would be titled “Nos liens” (our bonds).

Like I already mentioned, the general orientation of the CD came from thinking about loneliness. Even if today we are connected to each other with every possible means (mobile phone, sms, chat, Facebook, etc.), it still does not prevent from experiencing loneliness. It’s what a student in his small flat in a unknown city can feel, or the child who thinks it’s his fault if his parents decided to divorce. It touches the man who searches a mate soul on meetic.com or the old lady in front of her T.V. It may seem bizarre, but it is in cities I feel loneliness the most. When I come back from Geneva, late at night, I feel it’s possible to be so many people living beside each other while feeling quite lonely. It's all the signification of this trailer of the film "Crash". With soon 7 billion people living on the Earth, it should be possible that nobody might be lonely. And still…

Behind loneliness lays the question of our bonds, of what connects and binds us together. This is what I tried to explore with my songs.

These past years I reflected a lot about relationships. Christophe Maë sings: “Faut pas qu’on s’attache, et qu’on s’emprisonne” (“let’s not get attached to each other, let’s not be prisoners”), he’s telling very nicely about how uncomfortable we can be with relationships. Bonds are both attractive and scary. With a rope, we can be kept prisoners or prevented to fall from a cliff. The same thing seems to have both the power to keep us prisoners and to set us free.

In the next posts, I’ll share a few thoughts about “Nos Liens” (our bonds), please feel free to react in the comments and discuss it.

See you soon!