vendredi 26 décembre 2008

Le Pudding de l’Espoir / The Pudding of Hope

(english version below)

La dernière fois, c’est le projet qui changeait d’orientation, maintenant c’est…le studio ! Deux heures d’installation avant de pouvoir commencer à enregistrer, c’est trop long. Donc je change de système ! Des nouvelles en images dès que c’est fini !

En attendant, avec cette fin d’année je me rends compte que ce blog était déjà là Noël dernier. Le temps passe si vite ! Cela m’a fait penser à une histoire. Dans mon précédent billet, j’ai dit : « un projet, c’est comme un pudding de Noël : plus c’est vieux plus c’est bon. » C’est l’occasion rêvée pour une petite explication.

Dans ma famille, le « Christmas pudding » est une tradition annuelle. Ce serait renier nos origines anglaises que d’y couper. Et donc, à chaque Noël, nous mangeons ce petit gâteau rempli de fruits confits, tout chaud du four, nappé (ou noyé, ça c’est plutôt mon goût) de « custard cream », une crème blanche à la vanille. Mmmh…Il y a quand même du bon d’avoir des racines anglaises. Même pour la cuisine. Si, si.

Lors d’une de ces cérémonies familiale, ma grand-mère nous a raconté une histoire. Au début de la Deuxième Guerre Mondiale, alors qu’il n’y avait pas encore de rationnement, sa mère avait confectionné un pudding de Noël. Même s’il contient de la farine, le pudding est essentiellement composé de fruits secs. Il faut généralement le préparer bien à l’avance, pour que les fruits se confisent. Pas besoin de conservateurs, le sucre dégagé par les fruits suffit à conserver le gâteau. Donc pas besoin de frigo non plus. C’est pour ça que j’ai toujours entendu que plus le pudding a de l’âge, meilleur il est. En France on dit ça du vin.

Puis la guerre a éclaté, et les bombardements sur Londres ont commencé. A chaque fois que les sirènes hurlaient, il fallait tout laisser en plan pour courir se réfugier dans l’abri au bout du jardin. A cause du blocus, toutes les pelouses et les jardins publics furent transformés en cultures de légumes et de céréales pour tenir le coup. Les Anglais ont montré beaucoup de courage et de solidarité pendant cette guerre. Ce furent de longues années hors du commun pour ma grand-mère, qui en gardé beaucoup de souvenirs.

Et un jour, après six années de guerre, vint le débarquement, et la capitulation. Ma grand-mère avait 15 ans, et la guerre était finie. Pour fêter l’évènement, mon arrière-grand-mère est alors allée chercher le pudding. Pendant toutes ces années, elle avait précieusement gardé le gâteau en prévision de ce jour. Cette gourmandise était le signe que les jours sombres étaient désormais passés. Ma grand-mère est encore vivante pour le raconter aujourd'hui, donc il faut bien admettre que ce vieux pudding ne les a pas tués.

Cette histoire reste en moi comme un symbole d’espérance. L’Espoir, c’est bon comme ce pudding, c’est frustrant de devoir attendre d’en profiter, et c’est gardé précieusement en prévision du jour où, enfin, ce que l’on espère devient réalité. On pourrait aussi l’appeler le pudding de la foi.

Donc même si j’aime la musique,
même si je suis tout fou et tout excité à chaque fois qu’on monte dans les voitures avec le groupe et qu’on part en voyage pour aller faire un concert,
même si je jubile à la naissance (souvent douloureuse) de chaque nouvelle chanson,
…tout cela n’aurait aucun goût si je ne portais en moi ce pudding de la victoire, cet espoir d’un monde meilleur, plus équitable et plus fraternel.

Cette année ne nous a pas forcément donné beaucoup de preuves d’améliorations, alors…Ne perdons pas l’espoir, gardons-le comme un bon vieux pudding…en prévision de la libération!

Joyeux Noël et Bonne Nouvelle Année! :)

OoooooooOoooooooO

Last time I wrote that the project was changing direction, now it is the case for…the studio ! Two hours of installation and plugging before being able to record is way too long. So I change the system. I’ll post news and pictures as soon as it is finished.

In the meantime, this end of year reminds me that this blog was already there last Christmas. It makes me think of a story. In my last post, I said that a project was “like a Christmas pudding – the older the better”. I thought this quote deserved an explanation. In my family, the “Christmas pudding” is a strong tradition. It would be unfair to our British origins if we did not do it. So, every time we celebrate Christmas we eat this little cake, full of dry fruits and glazed with custard cream (or preferably drowned into it). Yummy! There are advantages with having English roots. Even for food. No kidding!

In one of those family gatherings, grandma told us a story. At the beginning of the Second World War, when rationing was not yet imposed on food, her mother had cooked a Christmas pudding. Even if it contains flour, it is essentially made out of dry fruits. One must generally cook it quite in advance for the fruits to have time to crystallize. No conservative is needed, because the sugar from the fruits plays this role. It is not even necessary to put it in the fridge. This is why I always heard that the older the pudding, the better. In France we say that about wine.

When the War bursted out, air raids started bombing London. Every time my grandmother heard the air-raid sirens, she had to stop everything and run into the shelter at the bottom of the garden. Because of the blockade, gardens and parks were transformed into vegetables fields and cereal cultivations. My grandmother tells that English people showed much courage, dignity and solidarity during the war. These years are still vivid in her memory.

One day, after six years of war, came D-Day, and Germany’s capitulation. My grandmother was 15 and the War was finally over. To celebrate the event, my great-grandmother went and took the old Christmas pudding. During all these years, she had preciously kept the cake hidden somewhere in anticipation of this day. Eating this sweet Christmas pudding was the sign that the long dark days of war were over. My grandmother is still alive today to tell the story, so I have to witness the old pudding did not kill them.

I see a symbol of hope in this story. Hope tastes as good as a sweet cake, it frustrates you because you have to wait, and it is preciously kept until the day when, at last, what we hope for becomes reality. In that respect, one could also call it the "pudding of faith".

So even if I love music,
even if I’m completely crazy and excited when we get together in the cars with the band and we travel to perform a concert,
even if I’m delighted at every (however painful) birth of a new song,
…all this would have no taste if I did not bear this pudding of hope within me, believing in a better, more equal and friendlier world.

This year did not necessarily brought many proofs of progress, so…Let us not lose hope, may it be like a precious old good pudding…until freedom comes!

Merry Christ(mas) and Happy New Year! :)

dimanche 14 décembre 2008

L'Histoire Sans Parole / The Speechless Story

J'ai dû changer les mécaniques de ma guitare. Pour cela, il a fallu que je prenne la perceuse et que j'agrandisse des trous...l'angoisse!!! Voilà ce que cette expérience traumatisante peut causer. J'ai nommé: l'Histoire Sans Paroles.

OooooooooooooO

I needed to change my guitar's machine heads. To do so, I had to take a drill and widden the holes...argl!!! Here is what this traumatising experience can cause. Ladies and gentlemen: The Speechless Story.

OooooooooooooO

lundi 8 septembre 2008

Le blog est de retour! / the blog is back!

Seance de travail avec le groupe

(english version below)

Après un été de pause, le blog recommence! Pour l'instant les enregistrements sont aussi en pause à cause d'un emploi du temps trop chargé (concerts, camps, mariages...). Comme je ne peux y travailler que les week-end, ça restreint pas mal le temps.

C'est très très frustrant. Mais ça a un avantage: c'est comme un pudding de Noël - plus c'est vieux plus c'est bon. Si, si. Donc le temps permet d'affiner la chose. L'été m'a permis de laisser le projet s'affiner dans ma tête, et ça m'a donné des idées.

La première chose, c'est que le CD va changer d'orientation. J'aime penser les chansons d'un album comme un tout lié par un fil rouge. J'avais pensé l'appeler "Parabolic", parce que la plupart des chansons racontent des histoires que l'on peut comprendre de plusieurs façons. Mais je me suis rendu compte qu'il y avait un autre fil rouge bien plus évident. Toutes mes chansons parlent des liens, des relations, de l'amitié, de la solitude. En prenant du recul, c'est un thème bien plus cohérent avec les réflexions qui ont mené à ces chants.

Conséquence, des chansons sortent du projet et d'autres y rentrent. Je ne pensais pas y mettre ma nouvelle chanson, que j'ai renommé "Tout cela pour...", mais la réflexion sur le lien et la solitude en font naturellement le titre phare du CD. La pierre rejetée devient la principale :) .

Deuxièmement, et troisièmement, et…bref, l'affinage du CD a donné naissance à d'autres idées...des bonus...Mais je n'en dis pas plus pour l'instant. Il faut bien entretenir un certain suspense – et je veux être sûr que ça va se réaliser avant d’en parler.

Bref, plein d'idées la tête. Je me réjouis d'avance de m'y remettre!

OoooooooooooO

After the summer pause, the blog is back ! Recording are in standby because of an overloaded schedule (concerts, youth meetings…). Given I can work on the CD only in week-ends, my available time is short.

It is very frustrating. But it has its good side: it’s like a Christmas pudding – the older the better. No kidding. Time allows to mature things. The summer break gave me time to think about the project, and some ideas came up.

First, the CD’s direction changes. I like to think of an album as whole, and songs are linked to each other by a common theme. At first I thought I would call it “Parabolic” because most songs tell stories that can be understood in different ways. But considering all the songs, I realised there was a more obvious theme. All these songs talk about links, bonds, relationships, friendships, and loneliness. Taking a step back, this theme corresponds a lot better to the thoughts that led to the composing of these songs.

As a consequence, some songs leave the project and some others come into it. At first I did not plan to add my new song (“All of this for…”) to the album, but the reflections about relationships and loneliness naturally pushed it to become the main title of the CD. “The rejected stone became the main one” 

Secondly, and thirdly, and…well, the maturing of the CD gave birth to other ideas…bonuses…I don’t tell more for the moment. Here must be a reasonable amount of suspense – and I want to be sure these idea will come true before talking about them.

In short, there are plenty of ideas in the head. I am looking forward to recording again!

lundi 30 juin 2008

Albania


(English version below)

Il y a un mois, j'ai été invité à chanter en Albanie. C'était une expérience très forte en découvertes, en surprises et en partages. L'Albanie est un pays étonnant.
Pour le pays, j'y ai retrouvé un peu de la Corse: une étroite plaine coincée entre une côte de sable et les montagnes.
Pour la conduite en ville, j'y ai retrouvé l'Afrique: les feux rouges sont en option, passe celui qui s'impose le plus.
Pour les panneaux publicitaires, j'y ai trouvé la mondialisation en marche.
Et pour le reste, j'y ai trouvé l'Albanie. C'est un pays qui se reconstruit après l'une des dictatures les plus dures du communisme, et une quinzaine d'années de transition difficile. Mais depuis peu de temps, le pays se transforme complètement. Le gouvernement fait beaucoup d'effort pour se mettre aux normes européennes dans l'espoir d'entrer dans la Communauté. Et tout (presque) est neuf ou en construction. L'aéroport, les routes, les maisons.
Et puis, il y a les gens. Chaleureux, accueillants, et passionnés, comme dans le Sud.
Ah, oui. J'y ai aussi trouvé la famille Romain, celle qui m'a invité et accueilli. Comme le sont les familles missionnaires (j'en connais quelque chose), on y collectionne les langues, les cultures, les expériences, et les voyages. Sylvain est français, mais il a passé énormément de temps en Allemagne, où il a épousé une Croate, et leurs deux enfants Sophie et Silas ont grandi en Allemagne, en France et en Turquie. Ici, la terre semble soudain plus petite.

Cela me rappelle une phrase d’un livre où toutes les phrases commencent par : « Vous savez que vous êtes un enfant de missionnaire quand… »
Et la dernière phrase du livre, c’était :
« …quand le seul endroit que vous appelez "chez moi", c’est le ciel ».

Voilà, maintenant je sais où est l'Albanie / There it is, I know where Albania is now...

Tirana - avec le drapeau rouge de l'aigle à deux têtes de l'Alabanie / Tirana - with the red flag on which is printed the double-headed eagle of Albania.
La famille Romain - de gauche à droite, Silas, Liliana, Sophie et Sylvain

A month ago, I was invited to sing in Albania. It was a wonderful experience, full of discoveries, surprises and fellowship. Albania is a surprising country.
Concerning the landscape, I could find some of Corsica in it: a narrow plain stuck between beach and mountains.
Concerning driving in the city, I could find some of Africa in it: red lights are only optional, the stronger goes first.
Concerning advertisement, I could find globalization.
And for the rest, I could find Albania. It is rebuilding itself after one of the worst communist dictatorship and about 15 years of difficult transition. But recently the country transformed itself completely. The government makes a special effort in order to enter the European Union. And everything (almost) is either new or in construction. Airport, roads, houses.
And here comes Albanian people. Warm, welcoming, passionate like in southern France (or even Corsica).
Oh, yes, I also found a wonderful family there: the Romain, who invited me. Like it can be in missionary families (I know something about that), they collect languages cultures, experiences, and trips. Sylvain is French, but spent most of his time in Germany, where he got married to a Croatian woman, and their two children, Sophie and Silas grew up in Germany, France, and Turkey. Here the earth seems a lot smaller.

It reminds me of a sentence in a book where all phrases began by : “You know you are a missionary Kid when…”
And the last line in the book was :
“…when the only place you call home is heaven.”

jeudi 19 juin 2008

Faire sa part / Doing one's part

(english version below)

Récemment, comme (trop) souvent, je me suis posé beaucoup de questions existentielles, sur le sens de la vie, ce que nous devons faire ici. Quand je suis devant mon ordinateur au boulot à corriger des graphiques de cours de bourse, ou à faire de la musique dans une église ou dans un concert, je me demande si ce que je fais est bien utile. J'aimerais tellement ressembler à un Gandhi, un Martin Luther King, faire quelque chose qui vaille vraiment la peine. Face au monde, à l'immensité des besoins, on est souvent désorientés, on ne sait pas par où commencer, et l'on a le sentiment de tourner en rond, sans rien vraiment accomplir. Dans mes prières je posais ces questions à Dieu, je demandais "Que dois-je faire, que dois-je faire?"

Et puis hier j'ai vu le film"Good Morning Vietnam", avec Robin Williams. C'est l'histoire d'un animateur radio réputé pour son humour, qui est envoyé à Saïgon pour animer des émissions quotidiennes pour les soldats américains au combat. Sa liberté de ton et ses manières peu orthodoxes le mettent bientôt en difficultés face à la hiérarchie, au point qu'un jour il est suspendu de ses fonctions. Les soldats le réclament. Mais tout à sa colère et son sentiment d'inutilité, il refuse de continuer. C'est là qu'un soldat qui l'accompagne (Forest Whitaker) essaie de le convaincre. Pris dans un embouteillage au milieu des camions remplis de soldats, il se lève et devant tout le monde dévoile l'identité de son passager: c'est lui, l'animateur radio qu'ils entendaient chaque jour. Ne pouvant plus se défiler, l'animateur improvise alors une émission debout sur sa jeep, au milieu des rires des soldats. Et là il comprends que ce qu'il fait n'est pas inutile. Au milieu d'une guerre injuste, qui envoie des milliers de jeunes se faire massacrer pour des intérêts politiques douteux, son humour leur permettent de ne pas sombrer dans la folie.

Et ça m'a parlé. Quelque part c'est comme si Dieu me disait: "Tu veux faire de grandes choses, alors commence par celles qui sont entre tes mains. Tu n'as pas un CD à finir? Un condamné à mort à qui tu dois écrire? une grand-mère solitaire avec qui tu dois aller regarder la télé? Ca, c'est ta part. Le reste m'appartient." Cette part peut être petite, insignifiante, on peut la mépriser, penser que ce n'est pas assez, qu'il faudrait faire autre chose, mais cela reste notre part. Et on a tous une part à faire, car, comme dit Michel Boujenah, personne n'est inutile.

Alors quelle est notre part? Un de mes amis a une définition du prochain que j'aime bien: "Le prochain, c'est la personne que tu croises sur ton chemin, et qui a besoin de toi." Si tu veux savoir ce que tu dois faire, prie, et regarde autour de toi. Sur ton chemin tu rencontreras des personnes, des associations, des situations, et alors tu sauras: si tu peux faire quelque chose, c'est là ta part, aussi dérisoire ou futile que ton action puisse te sembler. Non, personne n'est inutile. Alors...

Just do it!!!!


Recently I thought a lot about existential questions, the meaning of life, what we are here for. I (too) often ask these questions. When I am in front of my computer at the office, correcting stock exchange quotations charts, or when I sing at the church or in a concert, I wonder whether what I’m doing is very useful. I would desperately like to resemble Gandhi, or Martin Luther King, I’d like to do something really worth it. Facing the world, and it’s ocean of needs, we are just lost, we don’t know what to do, we are overwhelmed, and we feel frustrated because we don't know where to start. In my prayers I asked God: “What should I do?”

Last night I watched the film “Good Morning Vietnam”, with Robin Williams. It tells the story of a famous DJ, known for his humour, who is sent to Saigon to do radio programs for American soldiers. His unorthodox methods soon make his superiors very angry and one day, he'is suspended. Soldiers from all over Vietnam write to have him back. But he is so overwhelmed by his anger and his feeling of worthlessness that he refuses to resume. Then comes this scene where a soldier (Forest Whitaker) tries to convince him he should do it. Trapped in a traffic jam, surrounded by army trucks full of soldiers, he stands up in the car and tells everybody who is the guy sitting next to him: he’s the DJ they heard every day on the radio. Given he can’t escape any more, the DJ stands in the Jeep, and improvises a radio program in the middle of the soldiers’ laughs. There he understands that what he does is not useless. In the middle of an unjust war, which sends thousands of youth to massacre because of dubious political interests, his humour helps them not to become crazy.

I was deeply touched. Somehow I sensed that God was telling me: “You want to do great things, so begin with those you have in your hands. Don’t you have a CD to finish? Isn’t there a death row prisoner waiting for your letter? Isn’t the old lady downstairs waiting for you to come watch TV with her? This is you part. The rest is mine.” This part may seem tiny, insignificant, we can despise it, we can think it is not enough, we can think we should do something else, it remains our part and we should not discuss it. We all have this part of ours to do. As Michel Boujenah (a French humorist) says, no one is useless.

Then what is our part? One of my friend has a good definition of “thy neighbour”: “Your neighbour is the person you come to meet along your way, and who needs you.” If you want to know what you should do, pray, and look around you. You will meet a person, an association, situations, and you will know: If you can do something, there is your part, as trivial or unimportant it appears to you. No one is useless. So…

Just do it!

lundi 12 mai 2008

Ecrire une partition pour orchestre / Writting orchestra scores

(english version below)

Lui, c'est un de ceux qu'on appelle les vrais musiciens. Vous avez vu le coup de crayon? La musique passe directement de la tête au papier, sans passer par les oreilles (et à la fin de sa vie il ne pouvait même pas entendre le résultat puisqu'il était sourd). D'accord, à ce niveau là, la musique s'approche pas mal des mathématiques, mais bon, ça accouche quand même d'une série impressionnante de symphonies...Bref, c'est une manière d'écrire des partitions. Celle des musiciens.

Et puis, il y a les autres. Quand on n'a pas de joli crayon (et accessoirement le cerveau de Beethoven), on utilise l'outil génial des apprentis sorciers: l'ordinateur. Le principe: on joue sur un piano, et la partition s'affiche au fur et à mesure sur l'écran. C'est simple. Enfin, presque. Parce que jouer les 5 voix d'une partition pour cordes (Violons 1, Violons 2, Alti, Violoncelles et Contrebasses) alors qu'on n'a qu'une ébauche de musique dans la tête, ça ne marche pas du premier coup. Alors, quand on est apprenti sorcier, on tâtonne. On enregistre une idée avec le piano, puis on affiche toutes les notes, et on écoute en mettant des sons d'orchestre pour avoir une idée de ce à quoi cela peut ressembler. Puis on va dans la partition, et on joue au puzzle. Cette voix devrait aller plus haut pour faire la mélodie, mais alors l'accord n'est plus beau parce qu'il manque l'une des notes fondamentales, donc on en déplace d'autres, qui en déplacent d'autres, etc. Ca dure des jours.

Une fois que j'ai quelque chose qui ressemble à une partition, eh bien...je la ferai corriger par Beethoven (ou du moins par l'un de ses dignes représentants du conservatoire).

Et pour ma symphonie, je prendrai des cours avec Beethoven au ciel. Et avec Bach.


He is what we call a real musician (see the picture at the beginning). Have you seen the hand and the pencil? Music just flows from his head to the paper, without even going through the ears (and at the end of his life he could not even know what it sounded like because he was deaf). I admit that music at this level of competence is closer to mathematics, but hey, it gives birth to an impressive amount of symphonies…in short, THIS is how you write scores. At least for musicians.

Then comes the others. When you don’t have a nice pencil (and secondarily the brain of Beethoven), you use this wonderful tool for sorcerer’s apprentices: computer. Here’s the principle: you play on the piano, and the music writes itself into a score on the screen. It’s simple. Well, almost simple. Because when you must play the 5 voices of a string ensemble (Violins 1, Violins 2, Violas, Cellos and Double-Bass) and you only have a draft of a melody in your head, it does not work the first time, neither the second. So, when you are a sorcerer’s apprentice, you work by trial and error. You record some kind of an idea, then you display all the notes, you apply some sounds of an orchestra and you listen to it. Then you dive in the score, and you play puzzles. This voice should be higher because of the melody, but then the chord is not complete, so you move other notes, and then you have to move other notes, etc. It lasts forever.

Once I have something looking like a music score, well…I make it reviewed and corrected by Beethoven (or at least by one of his worthy representatives from the conservatory).

As for my symphony, I think I’ll take classes with Beethoven in heaven. Oh, with Bach as well.

jeudi 1 mai 2008

Concert à Castres / Concert in Castres

(English version below)

Il faut beau, la journée est calme, c'est lundi de Pentecôte et donc je suis en congé. Donc ça y est, je m'y remets enfin! Après plusieurs semaines trop remplies pour pouvoir y toucher, je peux recommencer à travailler sur le CD.

Aujourd'hui, je vais travailler à faire des partitions pour l'orchestre. Je ne sais pas encore exactement où interviendra l'orchestre, mais il devrait y avoir un ou deux morceaux instrumentaux, et peut-être des accompagnements pour certains chants. J'en dirai plus après.

En attendant, voilà quelques photos du concert de Castres. J'avais été invité pour un baptême d'Anaïs Camp et Mary Diancoff, elles m'avaient proposé d'improviser un petit concert pour l'occasion. Comme le groupe ne m'avait pas accompagné, je devais faire le concert tout seul. Or, dans le train (10h de trajet aller!), j'ai rencontré deux jeunes qui allaient aussi au baptême, Steeve et Clément. L'un avait sa guitare, l'autre ses doigts de pianiste et de djumbiste, et je leur ai proposé de jouer avec moi pour le concert.

Comme on avait 1h30 d'attente à la gare de Toulouse, on s'est installé sur un quai, on a sorti banjo, guitare, et shaker, et on a commencé à répéter. Peu de temps après, un groupe de policiers s'est approché de nous. J'avais peur qu'ils nous disent d'arrêter. En fait ils sont passés devant nous en disant: "C'est bien, continuez!" :)

On a continué à répéter dans le train, entre deux wagons (il fallait crier pour s'entendre!). Quand le contrôleur est passé, en contrôlant nos billet, il nous a regardé, et il a dit:"Hey, moi aussi, j'ai essayé de jouer de la guitare, mais je n'ai pas continué...ah, il faudrait que je m'y remette!"

C'est incroyable comme la musique crée des ponts là où il semble impossible qu'il en existe...





The wheather is beautiful, the day is quiet, today is pentecost and I have one day holiday! So there it is, I can resume the work! For several weeks I've been too busy to be able to do anything so now I can start working on the CD again.

Today, I'll work on writing scores for the orchestra. I don't know exactly yet where and when it will play, but there should be one or two instrumental pieces, and it should play on a few songs as well. More on that later.

Meanwhile, here are a few photos of the concert in Castres. I had been invited for the baptism of Anaïs Camp and Mary Diancoff, they had asked me to do a little concert for this special day. My group had not come, and I was going to perform alone. However, in the train (a 10h trip!), I met two young guys who where going there as well, named Steeve and Clement. One had his guitar, the other his pianist and percussionist hands, so I asked them if they would be ok to play with me for the concert.

We had to wait for 1h30 at Toulouse Station, so we sat on the platform, took the banjo, guitar and shaker out, and started rehearsing. A group of policemen came by, and I was afraid they would require us to stop. In fact, they looked at us and said: “well done, go on!”

We kept one rehearsing in the train, between two wagons (we had to shout to hear each other!). When the ticket collector saw us, he looked at our tickets and told us: “Hey, I had started learning guitar as well, but I gave up…ah, I should get back to it!”

I’m always amazed at how music creates bridges where it seems impossible to see any…

lundi 28 avril 2008

Quand le guitariste part avec la chanteuse / When the guitarist goes away with the singer

En ce moment le projet n'avance pas beaucoup, parce qu'il y a beaucoup d'autres choses à faire. Entre autres, en voici une, et pas des moindres...

Devinette: Que se passe-t-il lorsqu'on met un beau guitariste et un belle chanteuse dans le même groupe? DES CHOSES!

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The project slowed down a bit at the moment, because I am very busy with other things. Among others, here is one, and not the least.

Guess: What happens when one handsome guitarist is in the same group as a beautiful singer? THINGS!


Résultat, il est parti avec elle...snif! (Le grand frère a le coeur tout chamboulé...).
Alors...LONGUE ET HEUREUSE VIE AU MARIES!!!!!!!!

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So there it is, he's gone with her...sob! (big brother's heart is all upside-down...).
So...LONG LIVE THE NEWLYWEDS!


dimanche 6 avril 2008

Histoire de batterie / Drums Story

Au bout de deux semaines d'enregistrements intensifs de voix et de guitare pour pouvoir aller en studio avec la batterie, le jour tant attendu est arrivé !
Donc, je récapitule: contrairement au premier CD, où la batterie était semi-électronique (c'est à dire que ce n'était pas une vraie batterie, mais des sons de vrai batterie, euh...enfin bref), l'idée est cette fois est d'avoir un batteur humain. Si, si. Avec une tête, des bras, des jambes, toute la panoplie, quoi! Et il se trouve que je suis tombé sur un humain qui avait tout ça, accompagné d'un redoutable talent. Il s'appelle Rémi et c'est un un régal...Récit en image!

OoooooooooooooO

After two weeks of intense voice and guitar recordings to be ready to go in the studio with the drums, the day has come!
So, here's a quick reminder: on the first CD, the drums where semi-electronic (it was not real drums, but real sounds of drums, called sample...huh...well). The idea for this one is to have a real human drummer. Not kidding. With head, arms, legs, all the needed pieces, yes! And it turned out I found one human with all that, with a wonderful additional feature: talent. He's called Rémi and is realy great...Here's the story.

OooooooooooooO

Entrée du studio vecteur-audio, à Gland (Suisse) /
Entrance of vecteur-audio studio, in Gland (Switwerland)

Qui a dit qu'il n'y a pas assez de boutons? /
Who said there were not enough buttons?

Tim Félix à l'oeuvre. Accroché au mur, un grand écran plat... /
Tim Félix at work. Attached to the wall, a big flat screen...

...permettant de voir le batteur qui est dans la maison d'à côté.
On communique par caméras et micros interposés /
...allowing to see the drummer who is in the house beside.
We communicate through cameras and microphones.

Après une matinée de réglage, Rémi peut commencer à jouer...
En fin d'après-midi, 5 chansons sont dans la boite! /
After a morning of sound check, Rémi can start playing...
At the end of the afternoon, 5 songs have been recorded!

PS: Regardez bien le piano qu'il y a derrière Rémi. Le studio vient de l'acheter, c'est un Yamaha fait main, Norah Jones a joué dessus au dernier festival de Montreux. J'espère qu'ils ne l'ont pas nettoyé depuis parce que je vais sûrement enregistrer dessus un de ces jours, hé hé... /

PS: Have a close look at the piano behind Rémi. The studio just bought it, it is a hand-made Yamaha, and Norah Jones played on it at the last Montreux Festival. I hope it was not cleaned since this concert, because I may record with this piano some day, he he...

mercredi 26 mars 2008

Studio Frigo / Fridge studio


(english version below)

C'est le printemps, et il neige ici...pour la première fois de l'année! Le retour du froid nous a permis de nous rendre compte que le chauffage ne marchait plus...panne de fioul! La température dans l'appart est tombée à 16 °C. En attendant que le chauffage soit rétabli, je travaille donc avec bonnet et couvertures...


It is spring, and it is snowing here...for the first time of the year! The return of the cold allowed us to realize that the heating was not working anymore...we ran out of gas! The temperature in the room fell down to 16 °C (60 °F). While waiting for this problem to be solved, I'm working with cap and blanket...

lundi 17 mars 2008

Vidéos téléphone du Concert d'Aix / Telephone videos of Aix Concert

Ce week-end a eu lieu le concert d'Aix en provence...superbe expérience, accueil formidable, partages intenses, que désirer de plus? Que du bonheur!!!
Mon copain Arnaud vient de mettre en ligne deux vidéos du concert qu'il a pris avec son téléphone portable...autant que tout le monde puisse en profiter...!
//
This week-end we had a concert in Aix-en-Provence...wonderful experience, awsome welcome, deep things shared, what else? I call that happiness!!!
My friend Arnaud just put two videos of the concert online with his phone...let everybody enjoy!


mercredi 12 mars 2008

Un Truc Magique / A Magic Trick

(english version below)

J’avais encore des congés de 2007 à consommer avant fin Mars, donc…rebelote ! Je recommence dans une semaine ! L’objectif est d’enregistrer assez de chansons pour aller en studio pour la batterie à la fin de la deuxième semaine…Le suspense est intolérable (et la réduction de mes heures de sommeil aussi).

En attendant, voici une question : Comment est-il possible d’enregistrer une chorale gospel à Paris, un piano à queue dans une église à Collonges-Sous-Salève, une basse à Ferney-Voltaire…et que tout cela finisse sur la même chanson, jouant en même temps ? Le résultat, c’est « Alleluia », du premier album. C’est sûr, il y a un truc. Un truc magique !

Quand on enregistre, on a deux solutions :

La première consiste à enregistrer tout un groupe en simultané. Tous les musiciens jouent en même temps, comme dans un concert, et chacun a un micro individuel. C’est notamment ce qu’a fait Ben Harper pour son dernier album. Ils ont enregistré toutes les chansons en 7 jours à Paris en jouant ensemble, comme en live.
Au finish, on a sur l’ordinateur une liste des lignes (appelées pistes), qui représente chacune un instrument. Le problème, c’est que chaque micro entend l’instrument devant lequel il est (par exemple la guitare), mais il entend aussi l’instrument qui est à côté (la batterie). Résultat, si à l’enregistrement on entend que la guitare n’est pas assez fort et qu’on augmente le volume, on augmente sans le vouloir aussi le son de la batterie.

Dans les grands studios, la plupart du temps les musiciens sont alors placés dans des cabines individuelles, avec une vitre devant, placées en rond pour qu’ils se voient. Ca ressemble à des poissons dans des aquariums!

Le problème avec ce système, c’est qu’il faut avoir accès à un studio avec des cabines, et surtout réussir à jouer ensemble sans aucune fautes !!! N’est pas Ben Harper qui veut…

Donc il y a une autre solution qui est privilégiée par la plupart des producteurs (don Ben Harper pour d’autres projets), c’est d’enregistrer un instrument après l’autre. Et voilà le truc : on enregistre un instrument sur une première piste, puis on revient en arrière, et on enregistre le deuxième instrument avec le son de la première piste sur les oreilles. Au troisième instrument on a les deux autres dans les oreilles, etc. On peut faire cela à l’infini.

Ca permet de faire des trucs de ouf (je cause cool, hein?) ! Par exemple je faire une chorale à 4 voix...tout seul! Ou alors une chanson qui sera dans le prochain album : la chorale a été enregistrée au Cameroun en Décembre 2006. L’enregistrement attend sagement que je fasse le reste autour...

Pour ça, la technique a un côté vraiment magique. Pardon ? Ah, oui, j’admets que j’ai failli jeter l’ordi par la fenêtre il y a deux semaines. Mais bon, les ordis, c’est comme les voitures…quand ça marche c’est quand même vraiment pratique…

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I still had vacations available from 2007 so…let’s do it again! I’ll strike back next week! The goal is to record enough songs to be able to go and record the drums in the studio on the second week. The suspense is unbearable (and the shortness of my nights as well).

In the meantime, here’s a question: how is it possible to record a gospel choir in Paris, a grand piano in a church at Collonges-Sous-Salève and a bass in a studio at Ferney-Voltaire…and have all this ending up on the same song, playing at the same time? The result was “Alleluia”, from the first album. Sure, there is a trick. A magic trick!

When you record, you have two solutions.

The first one is to record all instruments at the same time. All musicians play at the same time, like in a concert, and each instrument has a mic. This is what Ben Harper did for his last album. They recorded the songs in 7 days in Paris playing live in the studio. At the end we have one track per instrument. The problem is that it complicates the mix (a microphone still hears the other instruments). To prevent this, musicians are in individual cabins with a big window in front so they can see each other. This is musical aquariums! The problem with this solution is that you need such a studio, and you have to be good enough to play very well together! I’m not Ben Harper, so…

The other solution (more commonly used) preferred by most producers is to record one instrument after the other. And here’s the trick: you record a first instrument on one track, then you rewind and listen to this track while you record the second track. Then you can record the third track with the sound of the two others in the ears, etc. You can do that endlessly.

It allows doing incredible things! For example I can sing a 4 voices choir...all alone! For the next album, here is what it allows : I recorded a choir in Cameroon in December 2006. It is quietly waiting for me to record the rest around it.

This is the kind of magic thing you can do with machines. What did you say? ok, right, I admit that two weeks ago my computer almost flew out the window. But hey, computers are like cars…when they work they can be very convenient!

dimanche 2 mars 2008

La deuxième semaine / The Second Week


(English version below)

Le vendredi de la première semaine, comme je ne voyais pas le bout, j'ai pu me faire prêter un ordi le temps que j’arrive à régler mon problème, et j’ai donc pu commencer les enregistrements. Pour que la semaine ne soit pas complètement perdue ! La deuxième semaine a donc pu être plus productive…

L’idée pour l’instant est d’enregistrer une base musicale des chants (juste guitare et voix), pour ensuite aller enregistrer la batterie en studio. Une fois qu’on aura la batterie définitive, on construira tout le reste autour.

Voilà comment ça se passe. Il y a tout un travail à faire avant de pouvoir enregistrer. Il faut :
- Trouver le tempo. Trop lente, la chanson manquera de dynamisme, trop rapide, elle manquera de nuance.
- Faire une piste de batterie synthétique que j’aurai dans les oreilles pour jouer avec un rythme exact.
- Travailler la structure du chant : quelle introduction ? quel déroulement ? quelle fin ? Y a-t-il un moment instrumental, un changement de ton, etc. Quand c’est un titre que nous avons l’habitude de faire en concert, tout ça est déjà fait. Pour d’autres, tout reste à faire. Le plus dur est de jouer en imaginant la chanson finale, il faut tout prévoir à l’avance.
- Choisir la guitare. En ce moment, il y a 8 guitares dans la maison ! Je m’en suis fait prêter pour avoir le plus de choix de différentes sonorités possible.
- Choisir le/les bon micro, à la bonne position…etc.

Bref, cela prend des heures avant que le premier accord soit réellement enregistré. En une semaine, j’ai pu enregistrer la base de 3 chansons et commencer la quatrième. Ouf ! ces congés n’auront donc pas été complètement perdus. Mais cela m’a donné une idée du travail que ça va représenter : c’est énOorme, et ce n’est que le début! Alors c’est comme un long voyage : il faut y aller un pas après l’autre. Et jouir du paysage...

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On friday of the first week, I could have a computer lent to me while I was solving my problem. So I could start the recordings, and this week was not completely lost! And the second week was good then.

The present idea is to record a musical basis to the songs (only guitar and voice) in order to go in the studio and record the drums. Once we have the final drum part, we will build the rest of the song around it.

Here is how it works. There’s a whole work to be done before being able to record. I must:
- find the right tempo. If too slow, the song will lack dynamism, if too quick, it will lack nuances.
- make a track of basic synthetic drums. This is what I will have in my ears while recording the guitar, in order to play at the right speed.
- finalise the song’s structure: which introduction? which progression? which ending? Is there an instrumental part, a change in the tune, etc.? When it is a song we already perform in concert, all of this is already more or less done. But for other songs, the whole thing has done. The hardest thing is to play the song while imagining how it would sound at the end, one must plan everything in advance.
- chose the right guitar. There is a population of 8 guitars here at the moment! Friends lent me some so I could have a wide range of different sounds at disposal.
- chose the right microphone, with the right position, etc.

In short, all of this can take hours before the first chord is actually recorded. On the second week I could record the basis of 3 songs and I started the 4th one. At least these vacations were not completely wasted! And it gave me an idea of the amount of work the whole recording would represent. It is hUuge, and I am only at the beginning! So it is like a long journey : one must walk step by step. While enjoying the view.

mercredi 20 février 2008

J'aime les ordis / I love computers



Première semaine d'enregistrement: pas d'enregistrement! J'ai passé la semaine à essayer de faire marcher la carte son qui s'est mise en grève juste au moment où j'allais commencer. Parfois j'ai comme l'impression que ces sournoises machines sont vivantes. Je suis sûr que dès qu'on leur tourne le dos elles nous tire la langue. Au bout d'une semaine d'acharnement, ça ne marchait toujours pas. Il y a de quoi devenir fou, surtout que ce sont des jours de congés!!!

Bref, pour que ces précieux jours n'aient pas été complètement perdus, il me fallait en retirer quelque chose. C'est ma revanche sur ce stupide ordinateur. J'ai donc appris à
- persévérer (essayer, réessayer, chercher et encore chercher jusqu'à la solution)
- ne pas me décourager
- demander de l'aide (merci le support de TC Electronic)
- faire des pauses (des quoi?)
- remettre les choses en perspective (il y a des choses plus graves)
- faire confiance en Dieu : toutes choses bonnes arrivent en leur temps.

Bref, au bout d'une semaine, on m'a prêté un ordi, et j'ai pu commencer en attendant de résoudre mon problème. Bon. La vie est pleine de surprises...

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First week of recording : no recording ! I spent the whole week trying to make the sound cart working. It went on strike at the exact moment I was about to start recording. Sometimes it feels like these deceitful machines are alive. I’m pretty sure they stick out their tongue when we turn our back. After a whole week of hard work, it still did not work. One can become crazy with that, especially because I had taken vacations to do that!!!

So, in order these precious days not to be completely wasted, I had to learn something out of it. It is my revenge on this stupid computer. So I learned to
- persevere (try, try, and try again until you find the solution)
- not to be discouraged
- ask for help (thank you support of TC Electronic)
- make breaks (make what?)
- put things in a balanced perspective (there are worse things than this)
- trust God: good things happen in their own time.

In short, after a week, someone lent me a computer, and I could start recording while waiting for my problem to be solved. Well, life is full of surprises…

mardi 12 février 2008

Tournez ménage! / Cleanup!


(English version below)

Dimanche et lundi, grand ménage de printemps! Ciao poussières, hors de ma vue les poubelles, loin de moi le bazar, je veux une pièce nickel pour commencer les enregistrements!
Oui, la musique mène vraiment à tout...même à faire mon ménage!


Sunday and monday, big spring cleaning! Ciao dust, rubbish out, down with mess, I want a perfectly clean room to begin recording! Yes, music leads to everything...it even forces me to clean my room!

mercredi 6 février 2008

Le studio

(english version below)

Les enregistrements commencent dans quelques jours. Cette semaine je travaille aux derniers préparatifs : réparer ma guitare. Je vais changer les cordes et une mécanique qui vibre. Pour le premier CD, j’avais mis du scotch pour l’empêcher de vibrer, c’était tout un bazar parce qu’il fallait mettre le scotch sans faire tourner la clé, ça désaccordait la guitare!!! Je vais essayer d’être plus à l’aise cette fois!

Ces derniers mois ont donc servi à préparer le studio. C’est pas très loin de chez moi, j’ai juste à sortir du lit et m’asseoir sur la chaise qui se trouve à 50 cm. L’expérience du premier CD m’a permis d’apprendre beaucoup de choses côté son, enregistrement, matériel. Donc j’ai choisi l’option de créer un studio chez moi, pour avoir moins de stress, pouvoir recommencer les prises sans avoir à regarder l’heure tourner avec le compteur! Je ferai donc la plupart des prises acoustiques chez moi (voix, guitare, autres instruments), le reste sera fait en studio pro (enregistrement de la batterie, des pianos, le mixage, le mastering, etc.).

Pour les connaisseurs et les fans de technique, j’ai donc maintenant une Konnekt 24D, un préampli à lampe TheBrick, un Neumann U87Ai (miam !), deux MXL 603S, le tout enregistré sur un PC avec Cubase studio 4. Pour que le studio soit prêt, il manquait encore une chose : traiter l’acoustique de la pièce.

Quand on claque des mains, on entend le son qui rebondit sur les murs et qui tourne. Sur un enregistrement, ça donne un écho très désagréable. Il faut donc des matières qui arrêtent le son. Alors j’ai mis des tapis au sol et posé des rideaux (merci à Marie pour le tapis et les rideaux!). Ca aide déjà. J’allais opter pour les traditionnelles boites d’œufs pour les murs, mais un ami ingénieur du son m’a dit que ce n’était pas génial, et il m’a parlé d’autre chose…voilà donc mes panneaux anti-réverb ultra perfectionnés, faits maison - Tadaaaam! 6 plaques de laine de roche compressée tenues ensemble par des cadres en bois vissés, le tout recouvert de tissu attaché avec des agrafes (soit dit en passant l’agrafeuse murale est une arme redoutable, et la perceuse aussi !). Bien réparti dans la pièce, plus d’écho !!!

Ce faisant, j’ai même découvert que je pouvais (avec moult aide et conseils, merci Nono et Jack) visser deux morceaux de bois ensemble…si, si. Comme quoi la musique mène à tout.

Je m'appelle... / My name is...

Tu tiens à ta main? / Do you care about your hand?

Que c'est beau! (enfin...) / So beautiful... (well...)

C'est de l'art, c'est de l'art... / It is art, it is art...

Prêt à l'emploi...! / Ready to use...!

The recording session begins in a few days. This week I’m working on the last details: I must repair my guitar. I will change the strings and replace a vibrating machine. For the first CD I had put some scotch to prevent it from vibrating, but it was a big thing because I had to put the scotch without any impact on the tuning, it was a mess!!! So this time I want to be comfortable!

The past months I was busy preparing the studio. It is not very far from my place, I just have to jump down my bed and sit on the chair 50 cm away. The experience of the first CD allowed me to learn a lot about sound, recordings, tools. So I chose to create a home-studio, which will allow lower stress, and as much recording as I want without having the eyes on the clock and the money in mind! I will record most acoustic instruments (voice, guitar, others) at home, and the rest will be done in a professional studio (recording drums, pianos, mix, mastering, etc.).

For technicians, here is what I have now: a Konnekt 24D, a preamp called The Brick, a Neumann U87Ai (yummi!), two MXL 603S, all recorded on a PC with Cubase Studio 4. For the recording studio to be ready, I needed to do one last thing: treat the room acoustics.

When I clap my hands, I hear the sound bouncing on the walls again and again. On the recording, it gives a very annoying echo sound. So I need some substance which can stop sound. I started putting carpets on the ground and curtains (Thank you Marie for the carpet and the curtains!). For the walls I was going to use the traditional egg boxes but a friend of mine who is sound engineer said it was not so good and he gave me another idea…So here are my ultra-modern anti-reverb, home made boards – Tadaam! 6 rockwool boards held together by frames of wood screwed down together, the whole thing covered by cloth stapled on the wood (by the way, this staple and the drill are terrifying weapons!). When these boards are appropriately put in the room, there is no echo anymore!

In the process I even discovered that I could (with a good amount of help and councils, thank you Nono and Jack) screw down two pieces of wood together…I don’t lie! Music can lead to everything.