lundi 12 octobre 2015

Il a un nom donc il existe



Tant qu’il n’avait pas de nom, il n’existait pas. Il était une idée sans visage, une image abstraite noyée dans les échos d’un pays lointain. 

Ce n’est peut-être pas un hasard si le mot personne transmets à la fois la présence et l’absence. Une personne. Ou personne. Une foule de personnes qui ne sont personne tant qu’elles n’ont pas de nom.

Parfois on donne des numéros. C’est un moyen pratique de désigner quelqu’un tout en lui refusant l’existence. Il y a tant de numéros. Si l’un d’eux vient à disparaître, il n'en manque pas pour le remplacer. Lui, c’est le numéro 999299. Du moins c’est celui qu’il a dans le couloir de la mort de la prison de Huntsville au Texas.

Mais depuis 10 ans maintenant, il a reçu un nom. Il est né dans mon monde. Il a fait irruption dans mon existence. Je l’ai entendu le jour où l’ACAT (www.acatfrance.fr) m’a demandé de faire un concert pour lui.

Charles.

Puis on s’est écrit, et Charles m’a répondu. Charles a partagé son intérieur et son combat avec moi comme il le fait si généreusement avec tous ceux qui échangent avec lui. Il fait sentir à chacun qu’il est important. Auparavant inconnu pour moi, son nom s’est rempli de substance comme une maison vide se peuple d’une famille. J’ai mis longtemps à prendre la mesure de ce qui se passait. D’abord virtuelle et lointaine, sa réalité a pénétré en un lent fracas dans la mienne.

Maintenant, parce qu’il a un nom, parce que c’est Charles, parce qu’il s’est fait connaître à moi personnellement, alors l’idée qu’il puisse être réellement exécuté est un choc inacceptable et pourtant bien réel.

Cet été Charles a lancé un appel à l’aide à tous ceux qui le soutiennent. Son appel auprès de la Cour du 5e circuit a été rejeté et son cas sera bientôt devant la Cour Suprême des Etats Unis. Charles a besoin de financer la suite de sa défense. 

En association avec l’ACAT qui le soutient depuis 2003, je donnerai un concert avec la Bande Originale le 17 Octobre à 20h à l’église du Campus Adventiste de Collonges-Sous-Salève.

C’est une goutte d’eau face à l’océan des besoins humains sur cette terre. Mais c’est pour un homme qui s’appelle Charles et qui est maintenant mon ami.

PS : Pour connaître l’histoire de Charles, un très bon résumé se trouve sur le site de Save-Innocents (http://www.save-innocents.com/save-charles-don-flores-france.html). Une interview de Charles est aussi récemment passée à la fin de l’émission « Enquêtes Exclusives » de M6. Le lien est disponible sur le site de Save-Innocents.
Enfin, blog écrit un blog par l'intermédiaires d'amis qui reçoivent ses messages et les publient sur le net:http://innocentdanscouloirdelamort.over-blog.com

PS 2: Lors du concert il y aura des chansons du futur album n°3 (si, si).

vendredi 28 août 2015

Un poème



Ce matin, j'ai retrouvé un début de poème que j'ai écrit il y a longtemps. Souvent des chansons commencent comme ça, mais là les phrases étaient trop irrégulières pour espérer en faire quelque chose. Alors j'ai décidé de le continuer. C'est agréable d'écrire avec moins de contraintes, de pouvoir exprimer ses ressentis avec plus de liberté que dans le carcan joli mais exigeant d'une chanson.
Donc voilà ma petite contribution à cette nouvelle journée sur la terre.

Quand il me manquerait tout ce dont j’ai besoin
Quand pour toute force je n’aurais connu que le vide
Quand je n’aurais pas réussi mieux que mes pères
Oh! Père des pères, sois cette présence
Qui à la vie donne sens

Quand puisant au fond je ne trouverais que peurs
Quand tout espoir, tout destin ne serait qu’un leurre
Quand je ne verrais que ce que mes yeux aperçoivent
Oh! Mère des mères, sois cette présence
Qui à la vie donne sens

Quand je n’aurais pour amie que la solitude
Quand tout voyage, toute aventure serait absurde
Quand je penserais inexistants grandeur et vertu
Oh! Soeur des soeurs, sois cette présence
Qui à la vie donne sens

Quand à mes propres appels je serais devenu sourd
Quand pour futur je ne verrais que des jours plus courts
Quand j'aurais oublié tout ce qui m’a conduit jusqu’ici
Oh! Frère des frères, sois cette présence
Qui à la vie donne sens