jeudi 19 juin 2008

Faire sa part / Doing one's part

(english version below)

Récemment, comme (trop) souvent, je me suis posé beaucoup de questions existentielles, sur le sens de la vie, ce que nous devons faire ici. Quand je suis devant mon ordinateur au boulot à corriger des graphiques de cours de bourse, ou à faire de la musique dans une église ou dans un concert, je me demande si ce que je fais est bien utile. J'aimerais tellement ressembler à un Gandhi, un Martin Luther King, faire quelque chose qui vaille vraiment la peine. Face au monde, à l'immensité des besoins, on est souvent désorientés, on ne sait pas par où commencer, et l'on a le sentiment de tourner en rond, sans rien vraiment accomplir. Dans mes prières je posais ces questions à Dieu, je demandais "Que dois-je faire, que dois-je faire?"

Et puis hier j'ai vu le film"Good Morning Vietnam", avec Robin Williams. C'est l'histoire d'un animateur radio réputé pour son humour, qui est envoyé à Saïgon pour animer des émissions quotidiennes pour les soldats américains au combat. Sa liberté de ton et ses manières peu orthodoxes le mettent bientôt en difficultés face à la hiérarchie, au point qu'un jour il est suspendu de ses fonctions. Les soldats le réclament. Mais tout à sa colère et son sentiment d'inutilité, il refuse de continuer. C'est là qu'un soldat qui l'accompagne (Forest Whitaker) essaie de le convaincre. Pris dans un embouteillage au milieu des camions remplis de soldats, il se lève et devant tout le monde dévoile l'identité de son passager: c'est lui, l'animateur radio qu'ils entendaient chaque jour. Ne pouvant plus se défiler, l'animateur improvise alors une émission debout sur sa jeep, au milieu des rires des soldats. Et là il comprends que ce qu'il fait n'est pas inutile. Au milieu d'une guerre injuste, qui envoie des milliers de jeunes se faire massacrer pour des intérêts politiques douteux, son humour leur permettent de ne pas sombrer dans la folie.

Et ça m'a parlé. Quelque part c'est comme si Dieu me disait: "Tu veux faire de grandes choses, alors commence par celles qui sont entre tes mains. Tu n'as pas un CD à finir? Un condamné à mort à qui tu dois écrire? une grand-mère solitaire avec qui tu dois aller regarder la télé? Ca, c'est ta part. Le reste m'appartient." Cette part peut être petite, insignifiante, on peut la mépriser, penser que ce n'est pas assez, qu'il faudrait faire autre chose, mais cela reste notre part. Et on a tous une part à faire, car, comme dit Michel Boujenah, personne n'est inutile.

Alors quelle est notre part? Un de mes amis a une définition du prochain que j'aime bien: "Le prochain, c'est la personne que tu croises sur ton chemin, et qui a besoin de toi." Si tu veux savoir ce que tu dois faire, prie, et regarde autour de toi. Sur ton chemin tu rencontreras des personnes, des associations, des situations, et alors tu sauras: si tu peux faire quelque chose, c'est là ta part, aussi dérisoire ou futile que ton action puisse te sembler. Non, personne n'est inutile. Alors...

Just do it!!!!


Recently I thought a lot about existential questions, the meaning of life, what we are here for. I (too) often ask these questions. When I am in front of my computer at the office, correcting stock exchange quotations charts, or when I sing at the church or in a concert, I wonder whether what I’m doing is very useful. I would desperately like to resemble Gandhi, or Martin Luther King, I’d like to do something really worth it. Facing the world, and it’s ocean of needs, we are just lost, we don’t know what to do, we are overwhelmed, and we feel frustrated because we don't know where to start. In my prayers I asked God: “What should I do?”

Last night I watched the film “Good Morning Vietnam”, with Robin Williams. It tells the story of a famous DJ, known for his humour, who is sent to Saigon to do radio programs for American soldiers. His unorthodox methods soon make his superiors very angry and one day, he'is suspended. Soldiers from all over Vietnam write to have him back. But he is so overwhelmed by his anger and his feeling of worthlessness that he refuses to resume. Then comes this scene where a soldier (Forest Whitaker) tries to convince him he should do it. Trapped in a traffic jam, surrounded by army trucks full of soldiers, he stands up in the car and tells everybody who is the guy sitting next to him: he’s the DJ they heard every day on the radio. Given he can’t escape any more, the DJ stands in the Jeep, and improvises a radio program in the middle of the soldiers’ laughs. There he understands that what he does is not useless. In the middle of an unjust war, which sends thousands of youth to massacre because of dubious political interests, his humour helps them not to become crazy.

I was deeply touched. Somehow I sensed that God was telling me: “You want to do great things, so begin with those you have in your hands. Don’t you have a CD to finish? Isn’t there a death row prisoner waiting for your letter? Isn’t the old lady downstairs waiting for you to come watch TV with her? This is you part. The rest is mine.” This part may seem tiny, insignificant, we can despise it, we can think it is not enough, we can think we should do something else, it remains our part and we should not discuss it. We all have this part of ours to do. As Michel Boujenah (a French humorist) says, no one is useless.

Then what is our part? One of my friend has a good definition of “thy neighbour”: “Your neighbour is the person you come to meet along your way, and who needs you.” If you want to know what you should do, pray, and look around you. You will meet a person, an association, situations, and you will know: If you can do something, there is your part, as trivial or unimportant it appears to you. No one is useless. So…

Just do it!

2 commentaires:

  1. j'ai vu ce film il y a un certain temps et j'ai beaucoup aimer^^ d'ailleurs tu viens de me donner envie de le revoir !!!! bonne continuation pour ton CD

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  2. Oui t'a bien raison , personne n'est inutile, mais on a parfois (ou souvent) l'impression de l'être, jusqu'à ce qu'une personne nous dise à quel point on est important, même si on ne fait pas grand chose.
    Alors continuons à faire ces petites choses qui toutes ensemble font de grandes choses !
    Et bon courage pour ce CD. On compte sur toi !

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