(English version below)
Je reviens tout juste d’un voyage en Australie. J’y allais d’abord pour voyager et revoir des amis, mais j’ai eu l’occasion de fait un concert dans un pub pour une soixantaine d’Australiens fans de français, c’était bien sympathique. J’en reviens le cœur rempli de souvenirs et d’affections. Je suis maintenant de retour avec de nouvelles résolutions. J’avais promis qu’un nouveau blog suivrait celui du making-of de l’album « Nos Liens ». Et j’ai procrastiné. Mais ça commençait à me manquer de dire des bêtises…Alors voici le Retour du Blog.
Je me faisais la réflexion récemment que l’on peut apprendre de tout. D’un voyage à l’autre bout du monde, ou d’un après-midi au Ikéa du coin. Il y a quelques semaines, j’ai pris mon courage à deux mains et j’y suis entré pour la deuxième fois de ma vie. La première fois avait duré exactement 5 minutes et fut un échec total.
Ce jour fatidique, j’avais juste besoin d’un coussin et d’une housse. Comme je passais à côté je me suis dit que je pourrais y faire un saut. Erreur fatale. On ne fait pas « un saut » à Ikéa. Je suis entré, et je me suis retrouvé dans ce qui ressemblait à l’appart de quelqu’un. Celui qui habitait là devait manquer d’intimité ou être très accueillant, il y avait une foule de gens dans sa chambre. J’étais sur le point de m’excuser pour mon intrusion quand j’ai vu les étiquettes accrochées à tous les meubles. Stupeur. Les employés d’Ikéa avait savamment et vicieusement tout dispersé pour qu’acheter même une fourchette devienne un jeu de piste digne du plus acharné des scouts. Les fourbes. Ma première visite a duré 5 minutes chrono. J’ai pris mes jambes à mon cou et je me suis enfui.
Il m’a fallu 5 ans pour surmonter le traumatisme. Une soudaine envie d’inviter du monde à la maison m’a ouvert les yeux sur le campement qui me servait d’appartement. J’ai donc respiré un bon coup, pris mon courage à deux mains, et repris le chemin fatidique. Le petit garçon repartait à l’assaut du monde farouche et dangereux.
Il ne me manquait plus qu’à savoir manier l’arme suprême : l’art de la déambulation. C’est un mot qui sonne très drôle et qui signifie perdre son temps, et le faire exprès. Finalement même Ikéa m’a appris quelque chose. Quand je suis obnubilé par ce que je cherche, j’en deviens aveugle et je passe à côté sans le voir. J’apprends donc à perdre mon temps, à moins essayer de contrôler les choses, à moins m’inquiéter. J’apprends à me promener les yeux ouverts plutôt que de courir les yeux fixés au sol, et c’est ce que j’essaierai de faire dans la suite de ce blog.
Heureux ceux qui déambulent, car ils trouveront Dieu (et accessoirement une fourchette à Ikea).
Je me faisais la réflexion récemment que l’on peut apprendre de tout. D’un voyage à l’autre bout du monde, ou d’un après-midi au Ikéa du coin. Il y a quelques semaines, j’ai pris mon courage à deux mains et j’y suis entré pour la deuxième fois de ma vie. La première fois avait duré exactement 5 minutes et fut un échec total.
Ce jour fatidique, j’avais juste besoin d’un coussin et d’une housse. Comme je passais à côté je me suis dit que je pourrais y faire un saut. Erreur fatale. On ne fait pas « un saut » à Ikéa. Je suis entré, et je me suis retrouvé dans ce qui ressemblait à l’appart de quelqu’un. Celui qui habitait là devait manquer d’intimité ou être très accueillant, il y avait une foule de gens dans sa chambre. J’étais sur le point de m’excuser pour mon intrusion quand j’ai vu les étiquettes accrochées à tous les meubles. Stupeur. Les employés d’Ikéa avait savamment et vicieusement tout dispersé pour qu’acheter même une fourchette devienne un jeu de piste digne du plus acharné des scouts. Les fourbes. Ma première visite a duré 5 minutes chrono. J’ai pris mes jambes à mon cou et je me suis enfui.
Il m’a fallu 5 ans pour surmonter le traumatisme. Une soudaine envie d’inviter du monde à la maison m’a ouvert les yeux sur le campement qui me servait d’appartement. J’ai donc respiré un bon coup, pris mon courage à deux mains, et repris le chemin fatidique. Le petit garçon repartait à l’assaut du monde farouche et dangereux.
Il ne me manquait plus qu’à savoir manier l’arme suprême : l’art de la déambulation. C’est un mot qui sonne très drôle et qui signifie perdre son temps, et le faire exprès. Finalement même Ikéa m’a appris quelque chose. Quand je suis obnubilé par ce que je cherche, j’en deviens aveugle et je passe à côté sans le voir. J’apprends donc à perdre mon temps, à moins essayer de contrôler les choses, à moins m’inquiéter. J’apprends à me promener les yeux ouverts plutôt que de courir les yeux fixés au sol, et c’est ce que j’essaierai de faire dans la suite de ce blog.
Heureux ceux qui déambulent, car ils trouveront Dieu (et accessoirement une fourchette à Ikea).
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I just arrived from a trip in Australia. I went there first to travel and see friends again, but I had the opportunity to perform a concert in a pub with about sixty enthusiastic Australians who appeared to love speaking French! It was great! I came back with a heart filled with memories and affection. I am now back with new resolutions. I had promised there would be another blog after the making-of the album “Nos Liens”. And I procrastinated. But I missed saying silly things. So tadaaaam! Here is the Return of the Blog.
Recently a thought came to my mind, that we can learn from everything. I could learn from a trip Down Under, and I could learn from an afternoon spent at Ikea in Geneva. Several weeks ago, I went there for the second time of my life. The fist time had lasted not more than 5mn and was a total failure.
On this day, I only needed a pillow and a cover. I was driving near Ikea, so I thought I could as well make a quick run to it. It was a fatal error. One does not make a “quick run to” Ikea. I went in, and found myself in the middle of what seemed someone’s apartment. The person who lived there either lacked intimacy, or loved welcoming people home, because it was packed full with a noisy crowd. I was about to apologise for my intrusion when I saw the labels on all the furniture. I discovered with horror that Ikea’s employees had skilfully and viciously scattered everything so that finding even a fork might become a treasure hunt worthy of the fiercest scout. My first visit lasted exactly 5 minutes. I bravely ran away.
I needed 5 years to overcome the trauma. A sudden desire of inviting people home opened my eyes on the fact I was living in a sort of camp more than in a decent apartment. So I took a big breath, gathered my courage, and walked again towards the fateful store. The little boy was going to brave the wild and wide and dangerous world again.
I needed to master the supreme skill: the art of strolling. This funny word means losing one’s time, and doing it on purpose. I realised Ikea did teach me something. When I am obsessed by what I am looking for, I become blind and I miss it. Now I’m learning how to lose my time, how to have less control over things, how to worry less. I’m learning to walk with open eyes, and this is what I will try to do for this blog.
Blessed are those who stroll, for they will find God – and incidentally a fork in Ikea.