lundi 4 juillet 2011

Le chant thème du Camporee / The Camporee Theme Song


(scroll down for English version)

En Août va avoir lieu à Rome le Camporée Européen, qui rassemblera 2500 jeunes de toute l’Europe. Pour l’occasion, le grand chef Corrado Cozzi m’a demandé de composer un chant-thème. Autant certaines chansons naissent en une soirée, autant celle-ci a eu besoin d’une année pour sortir, et avec l’aide d’une multitude d’amis. Voici l’histoire de la chanson.

La composition

Au cours du printemps 2010, j’avais écrit une strophe, mais je n’arrivais pas à terminer la chanson. J’y ai travaillé à nouveau avec une amie, Rachelle, quand j’étais en Australie. Mon ami sud-africain Mark a vérifié l’anglais. Puis Aina, malgache, réunionnaise (et...?) m’a aidé à composer le couplet italien, enrichi plus tard par les italiens Lucas et Irène en Mars 2011. Un vrai travail d’une équipe internationale sur une année!

Vint ensuite la phase de test. Je ne sais pas si les expériences sur les animaux font avancer la science, mais c’est certainement le cas en musique. L’explorateur étant une espèce encore relativement peu menacée (quoique…), sacrifier les oreilles de quelques spécimens ne devait pas remettre en cause l’existence de la race entière. Je me suis donc mis en chasse. Lors d’une répétition pour un culte à l’église, un petit troupeau paissait paisiblement sur les bancs (si, si, les bancs ça se broute), je me suis donc subrepticement approché pour tester ma chanson. Grâce à l’esprit très collaboratif des cobayes, l’expérimentation s’est révélée un succès, notamment dans l’ajustement du cri des mâles et des femelles. La chanson était donc officiellement terminée.

Ce chant-thème parle de l’aventure de la foi, basée sur l’histoire de Paul. C’est une invitation à considérer la vie comme une aventure formidable que Dieu nous propose plutôt qu’un confort à sécuriser.

La chanson

(En anglais)
Il a tout laissé derrière et il est parti
Sur le chemin du vent
Brûlant au fond de lui d’une passion qui ne s’arrêterait jamais
Car ce matin-là tout avait changé
Tout ce en quoi il croyait
Le jour où celui qu’il combattait lui a montré qu’il était aveugle.
Rien ne reste pareil
Lorsque nous rencontrons le Seigneur qui est venu

Refrain
L’aventure nous attend
Nous ne sommes pas faits pour des vies ordinaires
Car le Créateur a de grands projets
Il n’y a rien à craindre entre ses mains
Le monde souffre, et il a besoin de personnes qui vivent
L’aventure de la foi

Aujourd’hui nous pouvons suivre ce chemin avec Dieu
Emportés par le vent
Avec la confiance que quoi qu’il arrive il sera toujours là
Portant un trésor dans des vases d’argiles
Dans nos faiblesses nous verrons
Que rien n’est impossible à celui qui ose croire
Rien ne reste pareil
Lorsque nous rencontrons le Seigneur qui est venu

(En italien)
L’aventure de la foi
L’aventure qui attend
Que la confiance soit, que l’amour soit
Que la joie soit, que la paix soit
Marchons avec le Père qui nous guide et qui nous montre la voie

Les enregistrements

Pour l’occasion, il a fallu reconstruire la Cabane au milieu de ma chambre pour enregistrer la guitare principale et la voix lead. Ensuite Jo Delaere et Pierre Edmond ont défilé dans le studio pour poser les guitares, suivi des enregistrements de la batterie à l’église avec Sam et Dolson.

Enfin, il a fallu repartir en chasse pour rassembler un troupeau conséquent d’Explos mâles et femelles. Ceci fait, les spécimens ont fait un travail formidable en un seul après-midi, apprentissage de la chanson comprise. Bravo les explos!



Voix : les Explos de Collonges-Sous-Salève
Voix, Guitare folk, Basse, programmation : Gael Cosendai
Guitare électrique : Pierre-André Edmond
Guitare folk : Jo De Laere
Ingénieur du son : Dolson Falau
Mixage et mastering : Patrick Vuillaume

Le lipdub

Après les enregistrements, une formidable équipe d’éleveurs d’Explos s’est mise au travail pour réaliser un lipdub. Le principe : filmer un clip vidéo en une seule prise, sans s’arrêter, avec un maximum de personnes chantant sur le playback. C’est un défi, il suffit d’une erreur au milieu pour avoir à tout recommencer. Il faut donc écrire un scénario, essayer, répéter, et ré-essayer encore. A la fin de l’après-midi, la moitié du scénario était faisable. Comme l’Explo est une race difficile à rassembler, il ne restait plus que quelques heures le dernier week-end de l’année pour réussir, sinon il nous faudrait abandonner.

Et le week-end fatidique arrive donc. On a 2h pour tourner le lipbdub. Il y a des jours où « mouiller la chemise » n’est pas une expression. Comme, par exemple, quand on court dans les rochers après tout un troupeau d’Explos, en plein soleil, avec une caméra dans les mains en essayant de ne pas se péter la tronche. Je ne regarderai plus jamais un reportage animalier de la même manière.

Bref, à la 6e prise, on se dit que c’est bon. Pour assurer, on fait quand même une 7e prise. Tout le monde est épuisé, trempé, mais reprend courageusement place. Et quand une fois de plus l’éleveur Mike crie : « Ca tourne !!! », tout le monde s’élance.

Au visionnage, c’est la 7e qui est la bonne. Un chiffre parfait.



Bravo et un merci énorme à tous !!!

PS : Je tiens à dire qu’aucun explo n’a été blessé lors du tournage - ceci à l’attention de la SPE (Société Protectrice des Explos) et de l’AILEE (Association Internationale de Lutte contre l’Experimentation Explotale).

PS2 : Si, si, les explos, je vous aime très fort ! :)

OOoooooooooooooooooOO

Next August will take place the European Pathfinder Camporee in Rome, which will see 2500 youth coming from all over Europe. Last year Corrado Cozzi asked me to write a theme song. Some songs are born in a night. This one took a year, with the help of many friends. Here’s the story of the song.

Writing

In spring 2010 I started writing, I only had one verse and could not finish it. Then I worked on it with a friend in Australia, Rachelle, whose finaly led to finishing the song. My south-african friend corrected the English, then Aina helped me write the Italian part, which was enriched by the Italian couple Irene and Lucas in March 2011. An international team work over one year.

Then came the test phase. I have no idea if animal testing helps science, but it sure does with music. The Pathfinder being a relatively non-endangered species (although...), I thought that sacrificing a few ears would not threaten the existence of the whole race. So I started hunting. One Friday night there was a worship rehearsal in my church, I suddenly saw a flock quietly grazing on the benches (yes, benches can be grazed). So I furtively approached them to test my song. Thanks to the very collaborative mood of the guinea-pigs, the experiment was a success. It especially helped to adjust the respective cry of males and females. The song was officially finished.

This theme song talks about the adventure of faith and is based on the life of Paul. It is an invitation to regard life as an awesome adventure to experiment with God instead of viewing it as something to secure and to keep as comfortable as possible.

The song

He left everything behind and he went
Walking the path of the wind
Burning inside with a passion that would never end
‘Cause on this morning everything had changed
Everything he had believed
The day the one he was fighting showed him he was blind
Nothing ever stays the same
When we meet the Lord who came

Chorus
Adventure is waiting for us                    
We’re not made for ordinary lives               
Cause the Maker of all has great plans
There is nothing to fear in His hands
The world suffers and needs people who will live
The adventure of faith

Today we can go with God on this way
Carried away by the wind
Trusting that whatever happens he‘ll always be there
Bearing a treasure within jars of clay
In our weaknesses we’ll see
That nothing’s impossible for those who dare to believe
Nothing ever stays the same
When we meet the Lord who came

Bridge (in italian)
The adventure of faith
The adventure waiting for us
Let there be trust, let there be love
Let there be joy, let there be peace
Let's walk with the Father who guides and shows the way

Recordings

For the occasion I had to re-build the Shelter to record the main guitar and the lead voice. Then Jo and Pierre came to play additional guitars, then we recorded drums in the church with Sam and Dolson.

Then I gathered a flock of male and female Pathfinders. They did a tremendous job in a single afternoon (comprising the learning of the song).



Voices: Collonges-sous-Salève Pathfinders
Voice, folk guitar, bass, programming: Gael Cosendai
Electric guitar: Pierre-Andre Edmond
Folk guitar: Jo Delaere
Sound ingeneer: Dolson Falau
Mix and mastering: Patrick Vuillaume

Lipdub

After recordings, an awesome team of Pathfinder breeders started working on a lipdub. The principle is simple: you record a music video with only one shot, without stopping, with a maximum of people singing along with a playback. It’s a challenge because if there’s only one mistake you have to start all over again. So they started writing a scenario, and worked with the Pathfinders again and again. At the end of the afternoon we could only do half of it. Pathfinders are a species hard to gather, so we would only have another afternoon to finish it, otherwise we would have to give up.

Then came the fateful afternoon. We only had 2 hours left to do it. There are some days when working up a sweat is not an expression. Like, for instance, when you run under a hot sun, on rocks, after a whole flock of Pathfinders with a camera in the hands, desperately trying not to fall flat on your face. I will never watch a wildlife documentary film the same way again.

In short, at the 6th shot, we thought it was done. But then we decided to do one more to be sure. We were all exhausted and wet, but everybody courageously took their position again. And when once again the breeder Mike shouted: “Action!”, we all started running.

When we watched the rushes, only the 7th shot was good. A perfect number.



Well done everyone, and thank you so much!

PS: I hereby declare that no Pathfinder was harmed during the whole recording process – this is for the PCS (the Pathfinder Care Society) and the ESAPT (European Society for Alternatives to Pathfinder Testing).

PS2: I love you pathfinders! :)

vendredi 18 mars 2011

Tournage du clip vidéo / music video shooting session

Photographies: Marie Fresnay
(English version below)

Revenir à l'école pendant les vacances, c'est rigolo, mais seulement quand c'est pour de faux. Mercredi dernier, une vingtaine d'enfants accompagnés de leurs parents se sont retrouvés à l'école Maurice Tièche à Collonges-Sous-Salève pour tourner l'une des scènes du clip vidéo que je suis en train de tourner pour la chanson "Tout cela pour".

Après quelques exercices de grimaces et d'expression d'émotions, les enfants ont enchaîné une bonne vingtaines de scènes de sorties d'école à la suite. Autant au début c'était à celui qui serait le premier, autant à la fin certains oubliaient de se lever! Heureusement, avec un bon goûter à la fin ça passe mieux... :)

Merci à tous ceux qui ont pris de leur temps pour cette scène!



Comming back to school during holidays, it's fun only if it's fake! Last wednesday, 20 kids with their parents came to the Maurice Tièche school in Collonges-sous-Salève to shoot one scene of the music video I'm currently making for the song "Tout cela pour".

After a few exercices of making faces, we did about 20 takes of the kids comming out of school. At the beginning they were racing fo see who'd be first, and at the end some kids even forgot to walk! Fortunately, snacks at the end helped comforting everyone after the hard work.

Thank you to all the people involved in this scene!

lundi 7 mars 2011

Lettre de Charles / Letter from Charles


(English version below)

J’ai reçu récemment une lettre de la prison de Huntsville, au Texas.

Elle venait de Charles Don Flores, condamné à mort en 1999 après avoir été accusé de meurtre. Avec la B.O. nous le soutenons depuis que l’association ACAT nous a demandé de faire un concert pour lui en 2006. Pour l’occasion, j’avais composé une chanson pour lui, Song for Charles. Depuis, nous correspondons régulièrement (il est beaucoup plus fidèle que moi). Voici un extrait de sa dernière lettre :

Ne te laisse jamais décourager par l’idée que ce que nous faisons ne serait pas suffisant. Ca, c’est le Diable qui essaie de te faire douter de toi-même, de notre cause et qui tente ainsi de nous démoraliser. On peut ne pas entendre une voix isolée, mais quand elles sont nombreuses, elles ne peuvent passer inaperçues. Exactement comme ton proverbe français qui parle des petits ruisseaux et des grandes rivières. Nous devons continuer, vivre par la foi, sachant que ce pour quoi nous travaillons s’accomplira. C’est de ça que Jésus parle dans la Bible quand il dit que nous devons prier pour nos besoins, puis continuer à vivre et être reconnaissants comme si nous l’avions déjà reçu. En choisissant intentionnellement d’agir en nous réjouissant pour la réponse, cela fait que beaucoup d’entre nous, l’Univers entier – tout ce qui Est – Dieu entend nos requêtes.

Mais nous devons rester sur nos gardes et faire attention à cette petite voix mauvaise qui veut s’introduire et murmurer en nous. Elle veut nous voler notre foi, notre joie et notre bonheur. Nous savons que nous avons un Seigneur, et que par Sa Force tout finira pour le mieux.

Qui encourage qui ?

OoooooooooooO

I recently received a letter from the prison of Untsville, Texas.

It was from Charles Don Flores, sentenced to death penalty after he was accused of murder. With the Band we support him since the ACAT association asked us to perform a concert for him in 2006. I had written a song for him at that moment (“Song for Charles”). Since then, we regularly exchange letters (besides, he’s much more faithful than me in answering letters!). Here’s an extract of this letter:

Please do not ever get discouraged with the idea that what we do is not enough. That the Devil tryin to make you doubt yourself, our cause and thus crush our spirit. One voice might not be heard but when there are many voices they cannot be ignored! Just like your French about little streams make Great rivers. We have to keep at it living in faith knowing that what we work for shall come to pass. That’s what Jesus was talking about in the Bible when he told us to pray and request for what we need, then live and be thankful for it like we’ve already received it. It’s the intention and the act that we put to it rejoicing that we’ve made it and when we do this many of us the Universe – All that Is – God hears our requests.

We have to keep on guard watching for that evil little voice that wants to get it in and whisper and take away our faith and our joy and happiness knowing we have a Lord and through His Power all shall be well
.”

Who’s encouraging who?

samedi 1 janvier 2011

Le présent / the Present

 (English version below)

J’ai entendu dire l’autre jour qu’il est impossible à un amnésique de faire des projets et de se projeter dans l’avenir. Sans passé, on ne peut pas avoir d’avenir, parce qu’on n’a rien en réserve pour l’imaginer. Dans chaque choix que l’on fait, il y a toutes l’expériences des situations du passé comme autant de repères sur lesquels ont s’appuie.

Le futur est un présent que nous fait le passé.

En ce début de nouvelle année, on peut faire le tri dans la boite à bazar qui s’est accumulée pendant l’année précédente. On peut jeter à la poubelle ce qu’on ne veut plus se trimballer, ranger soigneusement dans une boite à souvenirs tous les bonheurs qu’on a reçu, et esquisser un itinéraire sur une carte qui peut représenter l’année qui vient.

Mais après ça, le seul moment que nous pouvons vivre, c’est le présent. Le passé est déjà parti, et le futur n’existe pas encore. Encore une fois, le seul moment que nous pouvons vivre, c’est le présent.

En tant qu’enfant de pasteur, j’ai l’impression d’avoir toujours un peu vécu au milieu des cartons. On arrivait à un endroit, mais on savait que ça ne serait pas pour très longtemps, donc il y avait toujours dans des coins des cartons qui finissaient par faire partie du décor. Il y a même des cartons qu’on n’a jamais ouverts, et qu’on a trimballés de déménagement en déménagement. Comment s’installer dans une maison quand on sait qu’il faudra peut-être bientôt la quitter ?

Et pourtant, au milieu des cartons de notre inévitable prochain déménagement, ma mère mettait nos rideaux, nos draps, elle plantait des légumes s’il y avait un jardin, bref, tout prenait notre couleur pour que nous puissions vraiment habiter la maison, même si l’on ne savait pas pour combien de temps.

On peut courir le risque de vivre toujours dans une sorte de campement provisoire, toujours la main sur la poignée de la porte, toujours en préparation pour après. Le corps est plus ou moins là, mais l’esprit est en travail ailleurs, comme si la vie était éternellement destinée à commencer demain, après, et autre part. Après quoi, et où ?

Ne reste donc plus qu’à apprendre à habiter le présent, à goûter à toute l’intensité d’ici, à explorer le train du maintenant. C’est étonnant qu’une chose aussi simple prenne aussi longtemps à s’apprendre. Mais c’est peut-être ça, commencer à vivre l’Eternité.

OooooooooooO

I’ve heard the other day that an amnesiac can not have projects and plan things for the future. Without past, one can note have a future, because one has nothing in store to imagine it. In every choice we make lies the whole experience of our past experiences.

Future is a present given by our past.

At the beginning of this new year, one can sort things out in the box of events filled by the previous year. We can throw useless things in the trash bin, we can save good moments in a special box for memories, and then we may open a map and think about the next year’s journey.

But after we’ve done all this, the only moment we can live is the present. Past is gone already, future does not exist yet. Again, the only moment we can live is the present.

As a pastor kid, I feel as if I always lived amongst cardboard boxes. When we moved somewhere, we knew it was not for a very long time, so boxes became part of the decor. I remember there were even boxes we brought along with us from place to place without ever opening them. How do you settle in a house when you know there are good chances you’ll leave it soon?

And yet, in the middle of the boxes of our unavoidable next move, my mother would put our curtains, our sheets, she would plant vegetables if we had a garden. In short, our house would be covered with our colours so that it might become our home, even if we did not know how long this would last.

We are in danger of always living in a sort of temporary camp, with our hand on the door handle, always preparing ourselves for after. Our bodies are more or less there, but our spirit is working elsewhere, as if life was always to begin tomorrow, after, and somewhere else. After what, and where?

So the only thing we have to learn is to inhabit the present, to taste the intensity of here, to explore the train of now. It’s a wonder why such a simple skill takes so long to master. Maybe this is what it means to begin living Eternity.