mardi 11 décembre 2007

Composer des chansons (2) - Writing songs (2)


(english version below)

Voilà, j'ai donc une idée de chanson à développer, elle est dans l'ordi et sur un bout de papier, cela peut en rester là. Quelques fois, cela va plus loin...

2. Ecrire la chanson

En tant qu'homme, je ne saurai jamais vraiment ce que c'est que d'accoucher d'un bébé. Mais j'imagine ça comme ça:
- on sait que ça va prendre du temps.
- on sait que ça va faire mal.
- on n'a pas le choix, il faut passer par là si on veut que le bébé naisse (et il ne demande pas forcément notre avis).
- il vaut toujours mieux attendre le moment où c'est le moment, sauf complication.
- le moment que le bébé choisit n'est pas particulièrement celui qu'on aurait choisi soi-même.
- quel que soit l'amour de ceux qui vous entourent, ils ne comprendront jamais ce par quoi vous passez et ils ne peuvent pas le faire pour vous.
- la seule chose qui rend les points précédents supportable, c'est la perspective de faire connaissance avec le lutin qui vous a squatté pendant tout ce temps.

Quand le moment vient d'écrire la chanson, j'ai l'impression de vivre un bout d'échantillon de parcelle de ça. Chères mères, je vous rends hommage...

La plus grosse part de l'inspiration était dans la première étape. La deuxième, c'est du boulot, de la fatigue, de la sueur, et beaucoup de prise de tête.

Donc, suite de l'histoire, la situation typique: Jeudi dernier, j'arrive à la maison après une journée de boulot. Je n'ai envie de rien faire, je vais me caller devant la télé avec Marie-Louise (la personne agée du dessous). Quand je remonte il est 11h. L'heure de se coucher. L'heure que choisit bébé pour sortir, forcément. Vient une phrase, une mélodie, une idée. "Pour un peu moins de solitude..." Je prend ma guitare, j'allume l'ordi, j'essaie quelques phrase (pas trop fort). Heureusement que je suis tout seul, j'aurais honte qu'on entende ça...

Et le boulot commence.

Cette chanson, je ne veux pas la lâcher tant que ce n'est pas fini, je me bats, je bute, je sue, j'écris, j'efface, non, oui, ah? non, ça c'est nul...je vais chercher mon vieux dictionnaire de rimes, qu'est-ce qui rime avec "beau"? non, je vois pas vraiment comment je pourrais mettre "haricot" ou "asticot"...ah, c'est dommage, là c'est bien mais il manque une syllabe, ça va pas avec le rythme...oh la la, il est déjà 2h du mat, je suis crevé, mais je veux la finir cette chanson! Si je m'arrête là j'aurai sué pour rien, je continue, je m'acharne, bon, une strophe de faite, c'est pas mal mais ça veut rien dire...grrr...heureusement le refrain, c'est facile, il n'y a qu'une phrase...c'est fainéant mais bon, à cette heure là faut pas trop m'en demander...qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire dans la deuxième strophe? Oui, peut-être ça...etc.

Je hais le scrable et le jeu du dictionnaire. Surtout à 2h30 du matin.

Il est 3h du mat. J'arrête les hostilités...J'ai deux strophes, un refrain et un "pont" pour relancer le refrain. J'aime bien la mélodie, au moins j'aurai du plaisir à la chanter. Pour les paroles je suis sûr que ça pourrait être mieux formulé, mais bon, l'idée est là... Je vais choisir de l'accueillir telle quelle pour l'instant. Elle changera peut-être, comme un enfant qui grandit. Une nouvelle chanson est née. O joie, O félicité, yes!!!

Quand je me couche je sais que cette mélodie va me poursuivre dans mes rêves jusqu'au matin.

OooooooooooooooooooooO

There it is, I have an idea of a song to develop, it is in the computer and on a piece of paper, and it could stop there. Sometimes, it goes further…

2. Writing the song

As a male, I will never know what it’s like to give birth to a baby. But here’s how I picture it in my head:
- You know it’s going to take time
- You know it’s going to hurt
- You don’t have the choice, you have to go through this painful process if you want the baby to come out (and the baby does not necessarily ask you if you want him to do so)
- Unless there is complication, you better wait for the moment when it is time for it.
- The moment baby chooses is not necessarily the one you would have chosen yourself.
- No matter how much the people around love you, they will never understand what you are going through and they can’t do it for you.
- The only thing which makes all this bearable is the expectation of meeting the hobbit who invited himself there nine months ago.

When it is time to write the song, I have the feeling of experiencing a tiny little something of this. Dear mothers, I’m so impressed.

Most of the “inspiration” part of writing the song was in the first part of the process (the idea). The second in made of work, fatigue, sweat and headaches.

So here’s what happened next. Last Thursday, I come back home after a long day of work. I don’t feel like doing anything, so I go and watch TV with Marie-Louise (the old lady downstairs). When I am back it is 11 p.m. It’s time to go to sleep. So the baby inevitably decides it’s time to show up. A sentence starts to ring in my head, with a melody, and some ideas: “For a little less loneliness…” I take my guitar, switch the computer on, I try to sing a few phrases (not too loud). Fortunately, I am alone; I would be ashamed if someone heard that…

Travail begins.

I don’t want to let this song go until it is finished, I fight, I stumble, I sweat, I write, I cancel, no, yes, ah? No, this sentence is dumb…I get my old rhyme dictionary, what is a rhyme of “beautiful”? No, I don’t see how I could put “bull” somewhere…there we are…oh, no, a syllable is missing, I don’t have enough feet, it does not fit with the rhythm…oh la la, already 2 a.m., I am so exhausted, but I want to finish this song! If I stop there all this sweat will be in vain, so I go on, I persevere fiercely, well, there it comes, I have one verse, but it does not mean anything…grrrr! Ok, the chorus is done, there is only one sentence in it. It is lazy, I know, but come on, it is so late…what could I say in the second verse? Yes, maybe that, let’s see…

I hate scabble. Especially at 2:30 a.m.

It is 3:00 a.m. I stop fighting…I have two verses, one chorus and a bridge. I like the melody; at least it will help me feel like singing it. The words could certainly be better written, but the idea is there…I’ll welcome it like it is for the moment. It may change later, like a child grows up. A new song is born. Oh, yes!

When I go to bed I know that this melody is going to pursue me in my dreams until the morning.

2 commentaires:

  1. "O joie, O félicité"
    hahaha, t'es trop drôle tu sais !? =P
    Mais dis-donc, tu lâches pas le morceau toi hein !

    RépondreSupprimer
  2. Un tel plaisir à te lire!
    Une petite touche d'humour, de joie de vivre et d'authenticité...
    Il y a de quoi en faire un beau tableau! :)

    RépondreSupprimer